L'institut régional de statistiques publie sa première étude sur le sujet

Dans notre région, 45% des salariés du privé sont au chômage partiel. Autres conséquences, plus positives de cette crise sanitaire : la consommation d’énergie a fortement chuté, une baisse du trafic routier et une amélioration de la qualité de l'air.

Autre conséquence logique du confinement : le trafic routier a fortement baissé, et donc les accidents.

Depuis la prise en charge des quatre premiers cas de Covid-19 au CHU de Dijon le 27 février dernier, la crise sanitaire s'est installée dans notre région. Trois semaines plus tard, à cette crise sanitaire s'est greffée brutalement la brutale dégradation de l'économie régionale. Selon l'INSEE Bourgogne-Franche-Comté, "le coup de frein économique est soudain et marqué : la perte d'activité est estimée à 36 % au niveau national. L’embellie économique constatée en fin d’année 2019 aura été finalement de courte durée."

Elle paraît loin l'embellie de fin 2019. L’emploi salarié connaissait alors sa meilleure performance depuis un an avec une augmentation de 0,3 %. Les activités les mieux orientées étaient le commerce (+ 0,6 %) et surtout l’hébergement-restauration (+ 2 %). Le taux de chômage était dans le même temps, en baisse de 0,3 point, à 7,2 % au plan régional.

Les premiers chiffres de l'INSEE sont tombés concernant le chômage partiel : dans notre région, "45% des salariés du privé sont au chômage partiel" à la date du 14 avril. 33 700 demandes d’activité partielle ont été formulées pour le motif de Coronavirus auprès du ministère du Travail. "Elles concernent 327 300 salariés. Près de 125 millions d’heures chômées sont demandées. Cela représente en moyenne 382 heures par salarié, soit près de 11 semaines à 35 heures hebdomadaires" détaillent les statisticiens régionaux.
Une des conséquences de cette baisse brutale de l'activité économique, c'est la baisse tout aussi brutale de la consommation d'énergie. "Dans l’ensemble de la région, apprend-on de ce rapport de l'INSEE, la consommation journalière moyenne totale d’électricité est en baisse de 25 % durant les quatre premières semaines du confinement par rapport aux deux semaines qui ont précédé." Elle est également en baisse de 22 % par rapport à l’an dernier. Cela serait principalement dû à la chute de la consommation des entreprises, celle des ménages augmenterait avec le confinement et le télétravail mais baisserait avec les températures clémentes. La chute est encore plus brutale pour le gaz de la part des clients industriels  : elle st de - 35 % durant les deux premières semaines de confinement par rapport aux deux précédentes et 33 % par rapport à l’an dernier.
Le confinement entraîne une autre conséquence logique : la "forte réduction des déplacements de la population et une baisse du transport de marchandises" indique l'INSEE. Ainsi sur la première semaine de confinement, le trafic sur le réseau autoroutier APRR (A 36 et A 39 notamment) a baissé de 60 % pour les véhicules légers et de 19 % pour les poids lourds par rapport à la même semaine de l’an dernier nous apprend l'INSEE.
Les pics de congestion du trafic routier à 8 et 17 heures en semaine sont divisés par trois à Dijon (source TomTom). Par ailleurs, le nombre de voyageurs quotidiens des TER a chuté de 60 000 à 1 000 (source Région Bourgogne-Franche-Comté).
Et logiquement, la forte baisse des déplacements et le fonctionnement ralenti de l’industrie "s’accompagnent d’une amélioration de la qualité de l’air." La concentration en polluants chute brutalement entre la première et la seconde quinzaine de mars : - 59 % par exemple sur la rocade Est de Dijon pour l’oxyde d’azote et - 48 % pour celle en dioxyde d’azote (source Atmo).
Dernière conséquence salutaire : en mars 2020, le nombre d’accidents corporels et de morts sur les routes a baissé, à l'échelle nationale, de plus de 40 % par rapport à l’an dernier.


Les loisirs ne sont pas épargnés

Depuis le 17 mars, les 7 500 clubs sportifs de la région ne fonctionnent plus et leurs 635 100 licenciés ne peuvent plus pratiquer leur activité physique dans les lieux adaptés (source INJES). Il en va notamment de même pour les quelque 300 salles de remise en forme, les 220 bassins de natation et les 20 bowlings. Sur le plan culturel, sont également fermés les 92 cinémas, les 101 musées et les 21 conservatoires de la région.