La société S.E. Aviation qui fête ses 11 ans veut commercialiser à grande échelle ce dispositif de prévention et de lutte contre les feux de forêt qu’elle a mis au point

Innovation baptisée "Driade"

Ils l’ont baptisé “Driade”, comme “Drone de reconnaissance et d’intervention autonome pour la défense de l’environnement”. Clin d’œil également aux dryades, avec un Y cette fois, ces nymphes de la mythologie qui étaient des divinités protectrices des forêts. Les dirigeants de la société S.E. Aviation devaient présenter leur prototype de drone protecteur des forêts le 9 septembre en même temps qu’ils fêtent le 11ème anniversaire de l’entreprise dont les locaux sont basés sur le site de l’aérodrome de Pontarlier.

Éric Fumey, le co-gérant de S.E. Aviation, devant le modèle de drone qui sera entièrement dévoilé le 9 septembre.

Spécialisée dans l'aéronautique

Spécialisée dans la construction et la maintenance d’avions et d’U.L.M., S.E. Aviation souhaite donc ajouter avec ce projet de drone de surveillance une nouvelle corde à son arc.

“Les incendies de l’an dernier, notamment ceux qui ont touché le Jura, m’ont beaucoup interpellé. On a vu encore cet été que les feux de forêt pouvaient potentiellement toucher toutes les régions, sans même parler des autres pays du pourtour méditerranéen. C’est cette actualité qui nous a incités à réfléchir à un système de surveillance et d’intervention par drone. La France, et les pays d’Europe en général, restent sous-équipés en matière de lutte contre les feux de forêt. Nous attendons la validation de l’utilité de notre innovation par des professionnels comme les pompiers pour lancer la commercialisation de ce drone.”

Fonctionnalités du drone

L’engin, de la taille d’un petit avion de tourisme tout de même, sera capable de voler 36 heures d’affilée, de jour comme de nuit grâce à une caméra thermique, au-dessus des massifs forestiers à surveiller. En cas d’incendie, ces drones de surveillance pourront se transformer en drones d’intervention en chargeant une réserve de 500 litres d’eau, et “ils pourront intervenir en essaim de 5 ou 6 drones pour plus d’efficacité” ajoute Éric Fumey. Une autre version munie de bombes d’extincteur qui explosent au contact du feu en dégageant de la poudre est à l’étude.

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Perspectives de développement

Cette innovation technologique donne à la société S.E. Aviation d’autres perspectives de développement. Depuis sa création en 2012 et son installation dans de nouveaux locaux en 2019 sur le site de l’aérodrome, la P.M.E. pontissalienne poursuit sa croissance. Elle doit notamment son succès à la conception d’aéronefs de tourisme (de l’U.L.M. à l’avion 4 places) que les clients peuvent même acheter montés, ou en kits.

Cette formule, alliée à la relative légèreté de l’avion due à ses éléments essentiellement en carbone, offrant donc une consommation de carburant réduite, a fait le succès de S.E. Aviation. L’entreprise emploie une dizaine de salariés à Pontarlier et quatre autres dans un atelier de fabrication de pièces basé au Portugal. S.E. Aviation construit et commercialise 5 ou 6 avions par an, le reste de son activité est essentiellement tourné vers la maintenance d’appareils.

Onze ans après sa création, avec des clients dans le monde entier, l’avionneur pontissalien est sur un petit nuage, et ne compte pas s’arrêter là.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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