Des centaines d'heures de travail pour ce passionné

Gilles Fleur aménage seul depuis 2011 deux hectares de forêt à Frambouhans. Le résultat est étonnant, et le lieu est à vocation pédagogique.

Gilles Fleur devant un four de terre à feu.

Passionné d’histoire régionale, Gilles Fleur est intarissable sur les origines géologiques du secteur. “En creusant le sous-sol pour y trouver les pierres que j’utilise, je retrouve de nombreux fossiles, vestiges de la mer qui recouvrait notre région il y a plus de 200 millions d’années”, témoigne-t-il. Des pierres noires, témoins d’une ancienne activité volcanique et glaciaire remontent à la surface. Au fond des gouffres qu’il met à jour apparaît une argile pure.
Uniquement armé d’un palan à chaîne, il déplace inlassablement des blocs qu’il taille pour aménager son parc. “J’ai déjà monté 300 mètres de mur et plusieurs centaines de mètres de chemin”, ajoute Gilles. Ici, on retrouve partout des carrières qui servaient à construire les habitations. Le village de Frambouhans comptait 14 habitations en 1644. “Tout a été rasé par les mercenaires suédois de Louis XIII. Seul Cuché fut épargné car les habitations y étaient réquisitionnées pour les soldats”, précise-t-il. On y a d’ailleurs retrouvé au sous-sol d’une ferme un atelier de verrier.
Tout ce qu’il utilise pour aménager son parc vient du terrain : pierres, marnes, cailloux concassés et terre de feu qu’il produit lui-même. Ici, la pédagogie est reine. Tout au long des sentiers des panneaux informatifs en bois ou en verre gravé informent sur les plantes et les arbres. Il pointe le long du sentier une plante particulière. C’est une Néottie nid d’oiseau en fleur dont la spécificité est d’être dépourvue de chlorophylle. Des bancs et quelques tables permettent de profiter du silence et de la paix du lieu. “Du temps de mon enfance, on vivait plus proche de nos anciens et de la nature. Ce que l’on apprenait en les écoutant forgeait notre expérience”, note-t-il.

Vue de l’entrée du parc.

Cette transmission est à la base de son projet. “Je veux donner tout ce que la vie m’as appris”, résume-t-il. Il accueille les élèves des écoles pour leur apprendre à reconnaître les arbres. “27 nichoirs ont été offerts par des enfants. On fait une petite fête quand on les installe et bien souvent ils reviennent pour prendre des nouvelles des occupants”, s’amuse Gilles. Le bouche-à-oreille aidant, les visiteurs sont de plus en plus nombreux. “Les week-ends de beau temps, je vois une cinquantaine de personnes”, s’étonne-t-il.
L’endroit est certes isolé en pleine nature mais facile à trouver. Depuis Frambouhans, il faut prendre la rue du Crotot en direction de Cuché. Un panneau indique le site sur la droite. Après 700 m de marche au travers d’une prairie, on peut enfin franchir la porte du Parc de nos Aïeux. Il ne reste plus qu’à croiser le maître des lieux pour profiter de cette expérience. “Le matin, tu peux rester couché pour poursuivre ton rêve ou te lever, pour le réaliser.” Cette pensée lue à l’entrée du parc résume parfaitement la philosophie de vie de Gilles Fleur.


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