Après l’annonce par le rectorat de Besançon de la fermeture d’une classe à l’école primaire de Villers-le-Lac, en réaction, l’association des parents d’élèves a organisé une manifestation et tente de mettre la pression.

"Ah qu’est-ce qu’on est serrés, au fond de cette classe, chantent les élèves, chantent les élèves !" Une centaine d’élèves de l’école du centre de Villers-le-Lac, leurs parents et leurs enseignants ont entonné de concert ces paroles pour dénoncer la fermeture d’une classe de primaire à la rentrée prochaine. Ils se sont rassemblés dans la cour de l’école à l’invitation de la P.E.E.P. (Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public), le 5 avril dernier, à l’heure du goûter.

Un mois auparavant, le rectorat de Besançon annonçait la sentence. La carte scolaire détaillée par le C.D.E.N. (Conseil départemental de l’Éducation nationale) prévoit la fermeture de 28 classes dans le Doubs, dont une à Villers-le-Lac. Les dirigeants académiques avancent l’argument démographique pour expliquer cette réduction. Mais à Villers-le-Lac, on ne l’entend pas de cette oreille.

La P.E.E.P., seule fédération représentée à l’école de Villers, mène la fronde contre la décision académique.

"Ici, on ne constate pas une baisse de la démographie. Au contraire, notre secteur est très dynamique et l’école s’apprête à accueillir quatre nouvelles classes de C.P.", explique Nadège Perretier, vice-présidente de la P.E.E.P. L’association est la première à être montée au créneau et à alerter les autorités locales et les parents d’élèves. "La mairie nous a tout de suite soutenus dans notre combat", se souvient Nadège. "La disparition d’une classe aurait d’autant plus d’impact que la ville ne compte qu’une école primaire."

Depuis les fermetures successives des petites écoles de hameau au fil des ans (les Bassots, le Chauffaud…), l’école du Centre compte aujourd’hui 370 élèves de primaire répartis dans 16 classes. Les derniers comptages faits par la mairie font état de 385 élèves à la rentrée 2024. La décision de l’académie est d’autant plus incompréhensible selon le corps enseignant et les parents.

Les parents et les élèves avaient formé un grand “Non” dans la cour.

La P.E.E.P. n’a pas lésiné sur les banderoles colorées, les pancartes et les slogans déclamés au haut-parleur afin que les parents d’élèves se rendent compte des conséquences de la disparition d’une classe. Laquelle ? Cela reste encore à déterminer par l’équipe enseignante. Marie-Jo Siron, la présidente de l’association, a néanmoins déjà fait les comptes pour l’année scolaire à venir. Et cela n’augure rien de bon. "Une classe qui disparaît, c’est deux élèves supplémentaires par classe. Ce qui signifie que l’enseignant devra gérer 26 élèves au lieu de 24 et que la qualité de l’enseignement sera moindre", déplore-t-elle.

Les banderoles et les slogans étaient de sortie.

Les enseignants de l’école primaire ont déjà témoigné leur mécontentement vis-à-vis des décisions prises par leurs supérieurs : l’établissement de Villers-le-Lac a fermé ses portes à cause de la grève dans l’enseignement public, le 2 avril dernier. Pour la manifestation organisée par la P.E.E.P., ils ont à nouveau répondu présents. Comme Élodie Chopard, maîtresse de CM2, ils ont suivi la mobilisation de leurs jeunes élèves. "Si une classe saute, on va être obligés de mettre en place des classes à double niveau", s’inquiète l’enseignante. "Cela va être également compliqué pour nous de nous occuper des élèves en difficulté ou qui ont un handicap, comme les P.A.P." Les enfants aussi seront lésés par cette suppression de classe, selon l’enseignante : "Plus d’élèves à charge pour l’enseignant, c’est plus de préparation et moins de projets ludiques ou culturels pour eux."

La décision définitive de fermeture (ou non) de la classe doit intervenir en juin. D’ici là, les parents ne baisseront pas la garde.

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