Laurence Dornier, l'ex-patronne de la Mercerie 29 à Morteau, passe ses journées à confectionner blouses et masques qu'elle offre à des professionnels de santé du secteur. Solidarité.

Laurence Dornier coud tenues et masques.

Heureusement, quand l'heure de la retraite a sonné pour elle et qu'elle a dû se résoudre à fermer son magasin du 29, Grande rue à Morteau, bien connue des amateurs de couture, Laurence Dornier avait gardé un certain nombre de rouleaux de tissus et des accessoires de toutes sortes, ainsi que quelques machines à coudre.
Ce matériel qu'elle ne pensait jamais réutiliser lui est bien utile aujourd'hui. Répondant à l'invitation d'une praticienne libérale du Val de Morteau qui lui a commandé une tunique et un pantalon, elle s'est remise à l'ouvrage. "J'ai cousu ces premières tenues dans des draps. C'est du 100% coton qu'on peut désinfecter en les passant à la machine à 95°C. Ces tenues lui ont bien plu, si bien qu'elle m'en a demandé d'autres pour ses collègues. C'est comme ça que j'ai démarré il y a une semaine" raconte Laurence Dornier. Depuis, la couturière passe le plus clair de ses journées penchée sur sa machine à coudre à confectionner les précieux vêtements. "J'ai déjà fait une quinzaine de pantalons."

Une des tenues complètes cousues par Laurence pour un médecin du Val.

Il y a quelques jours, c'est une infirmière qui lui a fait une nouvelle demande : la confection de masques. Toile à drap côté face, coton côté pile, un élastique cousu de manière à ce qu'il ne blesse pas, et un astucieux système permettant de glisser un filtre à café pour faire une couche de protection supplémentaire, et le tour était joué. "L'avantage supplémentaire, c'est que ces masques peuvent être réutilisés. Il suffit de les faire bouillir dans une casserole pour les stériliser à nouveau. A l'ancienne !" sourit Laurence. Ses masques servent d'abord aux patients que ces infirmières visitent à domicile, les infirmières quant à elles privilégiant les masques réglementaires.

Les masques en tissu sont doublés d'un filtre à café !

La couturière de Morteau a encore du stock de tissu pour fabriquer encore des dizaines de tenues, de pantalons et de masques. Elle a même gardé des bobines d'élastiques fantaisie s'il fallait en faire pour des plus jeunes. "Je ne suis sans doute pas la seule à faire des choses pour aider, mais si ça peut rendre service, alors tant mieux" note Laurence. Un peu plus loin, au Bélieu, ce sont des charlottes qui sont fabriquées par des bénévoles qui comme Laurence, activent à fond les leviers de l'entraide locale.
En cette période exceptionnelle à tous points de vue, la solidarité dans le Val de Morteau se crée donc comme cela, au quotidien, par ce genre de gestes bénévoles et gratuits. De fil en aiguille...


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