La gestion du chamois dans le Doubs est vivement contestée par l’Association de Protection des Animaux Sauvages (A.S.P.A.S.) qui avait déposé un recours l’an dernier contre le plan de chasse qu’elle juge illégitime et par trop destructeur. « On connaîtra le résultat de ce recours prochainement. On saisira à nouveau la justice si les choses restent en l’état. Dans le Doubs, on est totalement hostile au fait de tirer des chamois. Ils n’occasionnent pas de dégâts avec un effectif raisonnable régulé naturellement par le lynx. Je trouve scandaleux qu’on puisse encore tuer chaque année entre 300 et 500 chamois dans le Doubs. Seul le loisir chasse prévaut », indique Jean Chapuis, délégué départemental de l’A.S.P.A.S.
Au plan de chasse 2024-2025, la Préfecture avait proposé d’en abattre 595, chiffre réduit à 470 par la Fédération de chasse avec au final 360 individus tués sur la campagne 2024-2025 qui se terminait en janvier 2025. Trop, beaucoup trop pour l’A.S.P.A.S. qui regrette aussi que cette régulation sans fondement concerne pour moitié des jeunes chamois avec un âge moyen de 3 ans. « Les effectifs actuels sont estimés à 1 500 individus. La croissance naturelle est de l’ordre de 15 % par an dans les écosystèmes du Doubs et la prédation du lynx touche 10 % des individus. L’espèce se régule pratiquement naturellement. La pression cynégétique pourrait donc mettre en péril cette population. On nous parle sans arrêt de préservation de la biodiversité, la protection du chamois en serait une belle illustration. L’A.S.P.A.S. a demandé d’appliquer un moratoire de trois ans pour voir ce qui se passe et permettre la reconstitution des populations existantes. »
D’une année sur l’autre, le plan de chasse est pourtant révisé à la baisse. Maigre consolation qui ne reflète malheureusement qu’une baisse logique des effectifs. « Dans les années soixante, le chamois était une espèce protégée dans le Doubs. Avec l’augmentation des effectifs, les chasseurs ont demandé une régulation dans les années 75-80. C’est très compliqué de changer une décision, d’où l’importance de donner une dimension médiatique à notre combat. Le cas du chamois n’est pas isolé. On pourrait évoquer également le tir du renard. » En 5 ans, 2 500 chamois ont été abattus dans le Doubs.
