Pour la première fois, la communauté de communes des Portes du Haut-Doubs accueille des Conversations carbone, des ateliers où les participants élaborent leur propre plan d’actions pour réduire leur empreinte carbone dans leur vie quotidienne. Pascale Morer est, avec Christelle Bion, une facilitatrice à l’initiative de ce dispositif sur le territoire.

Pascale Morer s’est formée comme facilitatrice grâce à Grand Besançon Métropole. La capitale comtoise est la seconde ville pilote en France sur les Conversations carbone.

C'est à dire : En quoi consistent concrètement ces Conversations carbone ?

Pascale Morer : Il s’agit de temps d’échanges très structurés (à raison de 6 ateliers de 2 heures sur quatre mois). Il ne s’agit pas d’apporter des solutions clés en main, mais chaque personne va adapter des solutions à sa vie. On met à disposition des participants des notions, des idées.

Par exemple, on peut partir sur le compost : installer un lombricomposteur dans un appartement, c’est très propre, ça n’a pas d’odeurs et ça produit un jus très intéressant pour les plantes. Ou alors un compost collectif, etc. On vise de manière générale une diminution de 4 tonnes de l'empreinte carbone par participant sur quatre thèmes : énergie à la maison, mobilité, alimentation en eau, et consommation et déchets.

Conscience écologique des participants

Càd : Les gens sont-ils conscients de l’impact du réchauffement climatique, et notamment de leur empreinte carbone ?

P.M. : Ils en sont conscients mais au quotidien, on se protège. On met tout ça dans une boîte qu’on met de côté. Cette méthode des Conversations carbone propose d’ouvrir cette boîte mais doucement. L’idée est de faire des choix en fonction de l’impact que ça a dans sa vie et on propose toute une série d’actions comme récupérer l’eau froide de la douche pour ensuite l’utiliser, prendre des lingettes démaquillantes lavables, etc. Lors des ateliers, on leur montre une grille qui reprend des mesures et en face leur impact environnemental. Certains se rendent compte qu’ils s’astreignent à telle tâche et qu’au final, ce n’est pas tant écologique. Il y a même des choses contre-productives. Par exemple, ce n’est pas la peine d’éplucher les légumes s’ils sont bio. On les lave bien et on les cuit.

Exemples d'actions à fort impact écologique

Càd : Pouvez-vous donner quelques exemples de choses à réaliser avec un gain écologique important ?

P.M. : Dégivrer et nettoyer son congélateur une fois par an permet de faire de grosses économies d’électricité. On met à disposition des participants une mallette énergie et des wattmètres afin de mesurer la consommation de leurs appareils. Certains consomment, d’autres pas du tout. Les gens ont tout un relevé à faire dans leur maison pour mesurer leur empreinte carbone.

Concernant le transport, on peut s’inscrire sur des sites de partage de voitures comme Blablacar. Bien souvent, les économies environnementales vont de pair avec des économies financières.

Retours positifs des précédents ateliers

Càd : C’est la première fois que des Conversations carbone sont organisées sur les Portes du Haut-Doubs. Cependant, vous en avez fait à Besançon. Quels ont été les retours des participants ?

P.M. : Que du positif. Les conversations carbone incitent à passer à l'action. Et il y a énormément de psychologie dans cette méthode. On travaille autant l'environnement que l'humain. Elle permet de lever les freins mais il faut d'abord les débusquer. C'est aussi très fluide comme conversation, nous sommes dans le non-jugement, le respect. C'est assez personnel comme atelier et cela permet une cohésion sociale assez forte.

Les prochains ateliers ont lieu : les mardis 3 et 17 octobre, 7 et 21 novembre et 19 décembre de 18 h 30 à 20 h 30 à l’espace Ménétrier à Valdahon.
Inscriptions et renseignements :
pascale.morer@gmail.com ou 06 64 26 62 03