Après l’arrêté de Déclaration d’Utilité Publique en date de juillet 2022, le dossier fait actuellement l’objet de négociations menées dans le cadre du volet mobilités du Contrat de Plan État-Région. Une étape capitale. Décryptage.

Le financement de ce projet de franchissement de Pontarlier attendu depuis des années n’est toujours pas bouclé.

Un projet controversé

C’est sans doute l’un des sujets qui suscitent le plus de commentaires et de débats dans les chaumières du Haut-Doubs. Beaucoup sont sceptiques sur les 15 minutes que ferait gagner cet aménagement à l’heure du bouchon des frontaliers à l’entrée sud de Pontarlier. D’autres estiment que cela vaut le coup avec un trafic qui frôle aujourd’hui 25 000 véhicules par jour et qui devrait continuer à augmenter vu la vitalité de l’économie frontalière et ses besoins croissants de main-d’œuvre, donc de pendulaires susceptibles d’emprunter la R.N. 57 pour aller travailler.

Une solution imparfaite mais nécessaire

“C’est infernal, estime Yves Louvrier, le maire de La Cluse-et-Mijoux, mais c’est la moins mauvaise des solutions. Qu’on fasse ou pas, on sera critiqué.” Même son de cloche du côté du président de la C.C.G.P., Patrick Genre. “Ce n’est sans doute pas la solution idéale mais elle améliorera la situation” estime-t-il.

Un projet coûteux

Pour tendre vers l’aménagement le plus pertinent, il faudrait débourser pas loin de 600 millions d’euros dans une tout autre opération qui franchirait le Laveron par un tunnel puis le Doubs par un viaduc avant de passer à droite du château de Joux et de rejoindre la R.N. 57 au niveau de la Gauffre. Pharaonique et impensable.

La version retenue est beaucoup plus modeste avant un montant estimé aujourd’hui à 20 millions d’euros a minima. Déjà bien loin des 12 millions d’euros inscrits en 2015 au précédent Contrat de Plan État-Région (C.P.E.R.) notamment grâce à l'intervention de la députée Annie Genevard. Une partie seulement de cet argent, soit 5 millions d’euros, a été consommée dans les études et les acquisitions foncières qui se concentrent au niveau du carrefour des Rosiers.

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Le financement en attente

C’est l’objet même de la négociation du Contrat de Plan Mobilités qui est en cours de discussion. Est-ce que le franchissement de Pontarlier sera retenu ? À quelle hauteur ? On a toujours plus d’attente que de moyens”, explique Michel Neugnot, le vice-président de la Région, en charge des transports, des déplacements et de l’intermodalité.

Les négociations portent sur l’ensemble des projets d’aménagements routiers et ferroviaires en Bourgogne-Franche-Comté. “Aujourd’hui, il n’y a pas encore d’enveloppe arrêtée sur ce volet Mobilités qui est aussi cohérent avec les nouvelles orientations gouvernementales axées sur l’intermodalité, les transports quotidiens et décarbonés”, précise Renaud Durand, le directeur adjoint de la D.R.E.A.L. Bourgogne-Franche-Comté.

Perspectives

À quand la bonne nouvelle ? S’il n’y a pas de date butoir, le volet mobilités du Contrat de Plan État-Région devrait être validé dans le courant de l’automne. “On connaîtra l’architecture du C.P.E.R. d’ici la fin de l’année”, annonce Renaud Durand. Le chantier du franchissement de Pontarlier pourrait commencer fin 2024, début 2025, au plus tôt.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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