La gestion municipale a fait l’objet d’un contrôle de la Chambre régionale des comptes qui a formulé plusieurs recommandations destinées à améliorer le pilotage des finances de la commune.

La Chambre régionale des comptes a rendu son rapport d’observations définitives sur la gestion de la Ville de Maîche. Dans un document très étayé de près de 80 pages, les magistrats financiers ont épluché les comptes et le mode de gestion de la commune de Maîche sur les exercices 2020 à 2024. D’où il ressort plusieurs remarques, comme autant de points de vigilance et d’axes d’amélioration pour le maire et son conseil municipal.

Le coût final du groupe scolaire a notamment interrogé la Chambre régionale des comptes

Parmi les remarques de la juridiction financière, on peut retenir notamment trois points. Le premier concerne « une structuration administrative à un niveau de maturité hétérogène qui se fragilise » selon l’expression policée de la Chambre. En d’autres termes, la Chambre met le doigt sur la manière dont la commune a formalisé la passation et l’exécution du marché du nouveau groupe scolaire ou encore les difficultés de recrutement de la commune qui ont fragilisé les moyens des services administratifs.

Au chapitre suivant, les magistrats ont pointé « des indicateurs financiers qui se sont dégradés sur la période analysée », tout en soulignant « des perspectives d’amélioration », suite notamment à « un plan d’économies de 150 000 euros par an sur deux ans » décidé par l’équipe municipale pour redresser la situation. La Chambre enjoint aussi la commune à « prioriser ses investissements » pour la suite. Enfin les juristes ont considéré que « la construction du nouveau groupe scolaire dans un contexte économique instable et dont le financement accentue les difficultés financières de la commune » avait contribué à fragiliser les comptes municipaux.

Ayant pris acte de ces recommandations et de ces remarques, le maire Régis Ligier et son équipe estiment que ce rapport « a permis de mettre en évidence les forces et les marges de progrès de la collectivité. »

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Quatre questions au maire Régis Ligier

“Cette école a été faite pour les 50 prochaines années"

C’est à dire : Comment avez-vous pris les remarques de la Chambre régionale des comptes. Comme un avertissement ?
Régis Ligier :
Avertissement, le mot est fort. On l’a surtout reçu comme un document comprenant des conseils pour améliorer les choses dans la gestion au quotidien de notre commune, un peu comme une feuille de route pour la suite.

Càd : Les magistrats de la Chambre pointent une dette qui a augmenté de + 178 % entre 2020 et 2024. La situation financière de la commune de Maîche est-elle préoccupante ?
R.L.
: Quand je suis arrivé à la tête de la commune en 2014, le poids de la dette était de 6,4 millions d’euros. Au 1er janvier prochain, on sera légèrement en dessous, à 6,1 millions d’euros. La trajectoire que nous avons prise est la bonne, avec les efforts que nous avons engagés, on va y arriver.

Càd : La Chambre vous préconise de hiérarchiser vos investissements. Quels choix devrez-vous faire ?
R.L.
: Dans la période observée, un élément pèse beaucoup, c’est la problématique de l’incendie des ateliers municipaux dont la priorité est aujourd’hui de les reconstruire et forcément, tout cela a un coût que l’on devra assumer. D’autres dossiers comme le projet de réhabilitation du château du Désert devront donc attendre encore un peu. L’endettement a augmenté car nous avons dû refaire un prêt-relais de 2 millions d’euros justement à cause de ces ateliers municipaux.

Càd : La Chambre des comptes a également pointé le coût du nouveau groupe scolaire dont la facture finale (11,56 millions d’euros) est 35 % supérieure aux estimations initiales. N’avez-vous pas vu trop grand sur ce dossier ?
R.L.
: Sur les 9,6 millions d’euros H.T. du coût initial, nous avons ajouté 225 000 euros d’avenants. Tout le reste de l’augmentation est dû à l’inflation et à la hausse des coûts des matériaux que nous avons subis de plein fouet. Pour le reste, nous n’avons pas de regrets par rapport à ce qui a été fait, ce groupe scolaire est plébiscité. L’éducation de nos enfants, je ne vois rien de plus important. Cet investissement a été fait pour au moins les 50 prochaines années. Et si de petites écoles des alentours venaient à fermer, nous pourrions accueillir d’autres classes en cas de besoin.


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