Un binôme face à un adversaire "fantôme"

Dans le canton de Morteau - Le Russey, Jacqueline Cuenot-Stalder et Denis Leroux ont ouvert leur local de campagne lorsque leur unique adversaire, le Rassemblement national, est (presque) aux abonnés absent.

Les deux candidats à leur réélection en discussion avec des passants, place de l'Hôtel de Ville, à Morteau, samedi 5 juin.

Candidats à leur réélection, les conseillers départementaux du canton de Morteau - Le Russey ont inauguré samedi 5 juin, au 21, Grande rue à Morteau, leur local de campagne.
Au soleil venu ce jour-là illuminer le centre-ville se sont ajoutés les décibels de la sonorisation mise en place par l'équipe de l'union de la droite et du centre, et société civile. Un air de kermesse avec ses ballons accrochés à la poignée de porte qui tranchent avec cette campagne... pour le moins moribonde.

"Allez voter !"

"C'est vrai que ce n'est pas évident de faire campagne seul" lâche Denis Leroux, candidat sortant avec Jacqueline Cuenot-Stalder. Pour l'instant, ils sont en effet les uniques candidats du canton à battre le pavé, les seuls à rappeler qu'il y a bel et bien un scrutin les 20 et 27 juin. "On dit aux personnes que nous rencontrons : allez voter ! Bien sûr, si c'est pour nous, c'est mieux, sourit Jacqueline Cuenot-Stalder. Mais on rappelle que c'est un acte citoyen, que le Département est un acteur majeur du territoire."

Dominique Inglada (à droite) et Florian Gaiffe (2e à gauche) sont les remplaçants. 

Évidemment, le binôme de la droite et du centre, société civile, en profite pour tacler le Rassemblement national, l'adversaire sur le papier qui brille par son absence sur le terrain. "Personne ne les connaît, personne n'a vu ces candidats" témoigne un membre du staff. Ouvrir un local de campagne est-il nécessaire ? "Bien sûr, répond Denis Leroux. Cela nous permet d'être visibles, de rencontrer des associations, des personnes, et d'accueillir tous ceux qui franchiront la porte. On va commencer dès le début de semaine prochaine (7 juin)" indique le candidat qui a déjà labouré le terrain. Pour débattre sur leur bilan, il ne faudra donc pas compter sur le binôme adverse (lire ci-dessous) qui apprendra peut-être par ces lignes que les conseillers départementaux sortants ont pu conforter le maintien du collège de Villers-le-Lac jadis menacé, développer le déploiement de la fibre dont les dernières réalisations doivent intervenir fin 2021 aux Fontenelles, Montlebon et une partie des Fins mais qui n'ont en revanche pas pu peser sur l'immense chantier de la poursuite de la route des Microtechniques. Denis Leroux l'assure : "Les réserves foncières sont encore là." S'ils sont élus au soir du 27 juin, les candidats auront des projets à (re)sortir des cartons aussi bien sur le thème du logement, du social, des collèges, des routes, du soutien aux associations, des circuits courts, des voies cyclables.
Ils seront à la rencontre des habitants pour des réunions publiques mardi 8 juin au Narbief (19h), le 9 juin (20h) à Bonnétage, jeudi 10 juin à Grand'Combe-Chateleu, vendredi 11 (20 h) au Luhier, le lundi 14 juin aux Fins (20h), le 15 à Montlebon (19h, salle des Jardins), le 16 à Villers-le-Lac (20h), le 17 au Russey (20h) et enfin le 18 juin à Morteau (20h).

Qui est le candidat du RN ?

Côté RN, c'est Vincent Besançon et Joséphine Milliot qui seront face à la paire Leroux-Cuenot-Stalder. Nous avons contacté M. Besançon pour mieux connaître ces "candidats-fantômes" du RN.

Le candidat du Rassemblement National Vincent Besançon.

Lui habite dans la région de Besançon mais affirme avoir "toute sa famille dans le Haut-Doubs. Je suis issu d'une famille de paysans du Haut-Doubs, du côté de Pontarlier et du Val de Vennes" dit le candidat adhérent au Rassemblement National depuis novembre 2020. "La goutte d'abjection dans mon vase de colère, ça a été l'assassinat de Samuel Paty et du prêtre à Nice. C'est à ce moment que j'ai adhéré au RN" affirme ce père de faille de 45 ans, ex-directeur de la MFR de Salins qui a repris récemment des études d'histoire dans le but de "devenir chercheur" dit-il.
Son programme pour les Départementales tient en trois objectifs. Premièrement, "que l'argent du Conseil départemental bénéficie aux gens du département", faisant allusion au budget alloué aux mineurs non accompagnés étrangers qui sont sous la responsabilité du Conseil départemental. Deuxième priorité : un programme "localiste", c'est-à-dire que "les collèges soient approvisionnés avec des produits de nos producteurs" avance M. Besançon, projet d'ailleurs porté par le binôme adverse. Y compris les fruits ? "Dans ce cas, on peut aller se fournir un peu plus loin" concède-t-il. Troisième axe : "Que les marchés publics soient réservés aux entreprises locales", espérant au passage que les règles en matière de marchés publics soient assouplies par le législateur. Vincent Besançon dit également se positionner "contre les projets éoliens."
Son binôme Joséphine Milliot, Vincent Besançon ne pas pour l'instant croisé qu'une fois lors d'une réunion des militants RN à Pontarlier. La campagne des candidats RN se résume pour l'instant à du tractage en boîte à lettres. "J'ai été présent également sur le marché de Morteau" note M. Besançon.


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