L’hôpital de Morteau multiplie les actions pour tenter de retenir et d’attirer les professionnels de santé : infirmiers, agents de service hospitalier, aides-soignants…

Après une période post-crise sanitaire particulièrement tendue sur le plan de l’emploi, l’hôpital de Morteau a retrouvé une certaine sérénité. “Nous ne sommes peut-être pas au bout de nos peines, mais nous sommes sur une phase encourageante de stabilisation” note avec prudence Thibault Euvrard, le directeur délégué de l’hôpital Paul-Nappez de Morteau.

Les équipes de l’E.H.P.A.D. Les Montagnons de l’hôpital de Morteau (photos D.R.).

L’établissement de santé mortuacien compte 180 professionnels de santé, il en faudrait encore trois ou quatre de plus pour être totalement serein. Pour la responsable du service des ressources humaines Ilhan Duygu et le coordinateur des soins Jean-Marie Chanudet, maintenir cet effectif à flot est un travail de tous les jours. Qui passe, notamment, par une politique de formation en interne très poussée. “Chaque année par exemple, nous finançons une formation au métier d’infirmier à une aide-soignante ou à un aide-soignant, ainsi que deux ou trois formations d’aide-soignant au bénéfice d’agents de service hospitalier afin de former nos propres aides-soignants” illustre M. Chanudet. D’autres professionnels de l’hôpital de Morteau peuvent également solliciter une formation à l’Institut de formation aux professions de santé qu’ils peuvent alors prendre eux-mêmes en charge.

Et les équipes de médecine- S.M.R. (soins médicaux et de réadaptation).

Autre action, celle mise en place à destination des élèves en Bac Pro invités à venir travailler à l’hôpital en tant qu’A.S.H. puis à intégrer un parcours de formation vers les métiers d’aide-soignant ou d’infirmier par la voie de la formation professionnelle. “En parallèle, nous accueillons environ 110 stagiaires par an. Parmi eux, des élèves infirmiers ou aides-soignants, des Bac Pro en stage d’immersion avec France Travail ou la Mission Locale” ajoute Ilhan Duygu. “Toutes ces actions sont engagées pour essayer de susciter des vocations” résume Thibault Euvrard.

L’hôpital de Morteau a également testé un autre vecteur d’emploi : l’apprentissage. “Un apprenti est arrivé en septembre, il effectue son alternance ici, nous espérons qu’il s’engage à long terme chez nous après sa période d’apprentissage qui est un autre levier d’attractivité pour l’hôpital.”

Cette période de relative stabilisation sur le plan de l’emploi permet d’éviter à l’hôpital de Morteau de faire appel massivement à l’emploi intérimaire, comme il avait dû le faire il y a quelques années, avec, par exemple, plus de 300 000 euros de son budget consacré à payer des missions intérimaires en 2022. Ce budget intérim a été divisé par près de trois ces toutes dernières années.

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On aurait tendance aussi à penser que la Suisse toute proche est toujours un aspirateur à main-d’œuvre. “C’est beaucoup moins le cas qu’avant” assure-t-on à l’hôpital Paul-Nappez. Notamment à cause des horaires coupés en Suisse, une pratique courante, alors que la France pratique beaucoup plus les horaires continus. À cause aussi d’un volume de travail hebdomadaire beaucoup plus lourd en Suisse et bien sûr du poids des trajets quotidiens que beaucoup ne supportent plus. “La Suisse a toujours été là, on a toujours eu affaire avec. Mais la pression suisse est beaucoup moindre qu’un certain temps” confirme M. Chanudet.

L’hôpital de Morteau mise enfin sur sa taille humaine, ses infrastructures et son environnement de travail qui sont, selon ses responsables, un vrai atout pour retenir ou attirer les professionnels de santé. Fin 2023, l’hôpital de Morteau avait embauché un premier médecin salarié pour épauler les médecins libéraux qui visitent leurs patients à l’hôpital. Pour poursuivre cette dynamique, l’établissement est à la recherche d’un second médecin salarié. Une annonce est parue il y a quelques semaines. Mais à ce jour, toujours pas de candidat à l’horizon. À bon entendeur...


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