Au-delà de réunir des passionnés dans le cadre d’une soirée avant tout conviviale, ce rendez-vous de la Saint-Éloi rapproche aussi des professionnels qui partagent parfois sans le savoir la même vision autour de la technique et de l’architecture d’une montre
Après un beau parcours dans l’horlogerie en France et en Suisse, Anthony Barbet a choisi de créer en 2021 la société Prysméo. "Je suis consultant en fabrication horlogère. J’apporte des conseils, je prépare des prototypes. J’interviens dans tout ce qui tourne autour de la production", explique ce technicien qui souhaite depuis longtemps créer une marque. Installé à Morteau, il participe à la Saint-Éloi comme entrepreneur dans la filière horlogère. Remise au goût du jour en 2022 par Denis Stein et Grégory Maugain, cette célébration organisée sous l’égide de la com’com du Val de Morteau permet de survoler l’actualité horlogère du passé au présent en regardant l’avenir. Au menu : des conférences publiques, une exposition et un repas sur réservation qui rassemble environ 120 convives. Les élèves de la section horlogère du lycée Edgar Faure à Morteau viennent aussi présenter leurs créations, comme ce fut le cas en 2024 pour Léa Parasecoli qui terminait alors son cursus en préparant le Diplôme National des Métiers d’Art et du Design (D.N.M.A.De). "J’ai eu un vrai coup de coeur en découvrant la montre exposée par Léa. Sa conception et ses lignes correspondaient en tout point à l’idée que je me faisais d’une montre." N’étant pas horloger, Anthony Barbet ne pouvait se lancer seul dans ce type de projet. Ce qui ne l’a pas empêché de créer la marque Prysmatik en commençant par fabriquer un bracelet en laiton recouvert de matières précieuses. "Ce bijou est toujours d’actualité. J’en suis à la troisième version."
Comme la jeune étudiante en horlogerie n’était pas sur place lors de la Saint-Éloi 2024, Anthony Barbet a retrouvé ses coordonnées notamment grâce à Bastien Duval, enseignant au lycée de Morteau. Sitôt contactée, Léa Parasecoli qui suit actuellement une formation d’ingénieur en horlogerie à Genève a répondu favorablement. "Elle continuera à concevoir la montre et moi je les rendrai productibles."
Où en est le projet Prysmatic ? Un premier prototypage avait été effectué et présenté lors des 24 heures du temps. Anthony Barbet réalise actuellement un second prototypage pour rendre le projet opérationnel. "On tenait à produire une montre française et on a réussi à récupérer par le biais de connaissances un stock de mouvements de FranceÉbauches. Il s’agit du modèle 233 - 69 en version mécanique et du 72 - 21 en version quartz. La montre se déclinera en deux versions. On est d’ailleurs toujours à la recherche de documents et d’informations sur l’histoire de ces mouvements." Anthony Barbet et Léa Parasecoli vont prochainement lancer des pré-commandes accessibles sur le site Internet de la marque Prysmatic. "On envisage de fabriquer une première série de 100 exemplaires avec un prix de lancement attractif."

La Saint-Éloi prend de la hauteur.
La quatrième édition se déroulera le 28 novembre à la salle de l’Escale à Morteau. “On va célébrer les 140 ans de l’Observatoire de Besançon. C’est l’un des rares sites à délivrer des certificats de chronométrie pour valider la précision d’un modèle de montre. Si l’opération est réussie, un poinçon est gravé sur le fond de la montre. On parlera aussi de l’Observatoire de Neuchâtel”, annonce Grégory Maugain.
La conférence de l’édition 2025 sera consacrée à la normalisation. Mathilde Petit, meilleure apprentie de France en bijouterie-sertissage viendra présenter son parcours et ses ambitions. L’exposition temporaire permettra de plonger dans l’histoire de la marque Cupillard-Rième. “Toutes ces animations sont accessibles gratuitement au grand public”, précise Grégory Maugain.
