L'aubergiste trouve un emploi dans le secteur hospitalier, on menace de lui sucrer toutes les aides

Leur auberge et chalet situés dans les alpages de Mouthe sont fermés en raison du Covid. En l'absence de rentrée d'argent, Ingrid et Nicolas Bouveret ont cherché et trouvé du travail pour protéger la trésorerie de la structure. Embauchée comme aide-soignante à Pontarlier, Ingrid pourrait perdre toutes les aides liées à son entreprise si elle venait à travailler à temps plein, dès le premier du mois. Moralité selon elle : "Ne fais rien, reste chez toi, et peut-être tu auras des aides."

Mouthe. Coup de gueule à l'auberge "Chez Liadet" face à l’aberration des aides Covid
Ingrid Bouveret devant son auberge (photo archive LPP).

L'automne, c'est logiquement la période la plus calme pour Nicolas et Ingrid Bouveret, les responsables de l'auberge Chez Liadet à Mouthe, un lieu apprécié des amoureux de grands espaces. Ce mardi 17 novembre, alors qu'une bonne gelée a recouvert les alpages après une nuit étoilée, Nicolas l'aubergiste oscille entre dépit et incompréhension.
Son épouse qui possède le statut de salariée dirigeante a repris il y a quelques jours une activité d'aide-soignante dans un centre pour personnes handicapées à Pontarlier. Objectif : s'occuper l'esprit car son auberge est fermée en raison de la Covid, et bénéficier d'un salaire qui évite au couple et ses quatre enfants (Emma, Mathis, Lucien et Marius) de piocher dans les réserves financières de l'établissement. Seul problème : "Si mon épouse travaille à 100% avec un salaire au SMIC à partir du 1er du mois, on peut nous enlever toutes les aides, peut-être 10 000 euros, auxquelles nous pourrions prétendre" indique Nicolas qui a, lui, trouvé un emploi temporaire dans les travaux publics.  
Ingrid a posté lundi 16 novembre sur le réseau social Facebook un "coup de gueule" partagé à de nombreuses reprises. Le voici :

Le message d'Ingrid Bouveret. Capture d'écran

Ingrid va-t-elle poursuivre son activité d'aide-soignante à Pontarlier ? "Elle n'a pas envie de lâcher les équipes qui sont à flux tendu" répond pour elle son mari pendant que son épouse est sur le pont. Sans doute va-t-elle adapter son temps de travail. "Punie pour vouloir travailler", voilà ce que la jeune femme conclut. Le couple espère accueillir les clients dès cet hiver. Pour le moment, aucune date officielle de réouverture n'est connue.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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