La communauté de communes des Portes du Haut- Doubs a mené un diagnostic sur ses stations d’épuration. 15 sur 35 doivent être réhabilitées. Exemple avec la station d’Orchamps-Vennes nouvelle génération.
Mise en service en avril dernier, la nouvelle station d’épuration d’Orchamps-Vennes a subi 21 mois de travaux. Construite dans un bâtiment juste à côté de l’ancienne, elle est ce qu’on appelle une S.T.E.P. nouvelle génération. « L’ancienne avait un bassin d’aération et un deuxième pour la clarification qui sépare les eaux claires des boues, explique Alexis, technicien Gaz et eaux en charge du traitement et de l’entretien de la station. Là, tout se fait dans un seul bassin, c’est 100 % automatisé, le traitement est bien plus précis. L’inconvénient en revanche : si un capteur casse, tout s’arrête. » L’investissement, lourd, se monte à 3,378 millions d’euros, subventionné en partie par l’Agence de l’eau (près de 700 000 euros), le Département (un peu plus de 650 000 euros). La fromagerie des Monts de Joux a participé à hauteur d’1 million d’euros. Car la station est conçue pour 4 500 équivalents habitants. Elle traite non seulement les eaux usées des Oricampiens (2 300 habitants) mais aussi celles de la fromagerie du village estimées à 1 500 équivalents habitants. Ce chiffre prend en compte l’évolution du volume de la fromagerie. « L’eau qui sort des S.T.E.P. n’est pas potable, rappelle Nathalie Damy, animatrice pour Suez. Même si elle est très claire. Les stations rendent propre l’eau polluée par les activités humaines pour la renvoyer dans la nature. » Et de rappeler que les lingettes, les médicaments, la peinture, les rouleaux de papier toilette même biodégradables, ou encore l’huile de friture - produits qui arrivent encore trop fréquemment dans les S.T.E.P. - ont une filière de recyclage bien spécifique. Et ne doivent pas partir dans les toilettes ou dans les lavabos.
Les eaux usées subissent plusieurs étapes dans la station afin de devenir une eau brute : le dégrillage pour retenir les gros déchets, le dessablage et déshuilage pour retirer les huiles, les graisses, les hydrocarbures, la décantation pour faire tomber les particules fines restantes et les métaux et qui forment de la boue, l’aération pour dégrader les polluants organiques restants grâce à des bactéries, puis la décantation secondaire pour faire mourir les bactéries privées d’oxygène. Quid des boues ? La station d’Orchamps-Vennes, outre ses propres boues est équipée pour accueillir les boues issues des assainissements non collectifs. Dans la com’com, 12 communes sont en assainissement non collectif exclusivement et 35 sont en collectif et non collectif. Les boues sont déshydratées puis envoyées en Haute-Saône pour du compost. L’eau propre est quant à elle rejetée dans une zone de rejet végétalisée. Elle s’infiltre dans le sol et coule jusqu’au Dessoubre. Enfin, l’ancienne station d’épuration, toujours debout, doit être démontée. Son avenir n’est pas encore défini. La piste de création d’un bassin d’orage est avancée. Afin de financer tous les travaux entrepris sur le territoire, la com’com a décidé d’un tarif d’assainissement unique, soit 2,90 euros par m3 (H.T. pour une consommation de 120 m3). Un tarif qui va augmenter en 2026.
