Face aux risques d’incendie susceptibles de toucher les massifs forestiers du Doubs déjà fragilisés par le scolyte, la préfecture du Doubs a coordonné le 6 mai dernier à Orchamps-Vennes un exercice à taille réelle organisé par le S.D.I.S. avec tous les services opérationnels dans la lutte contre les feux de forêt.

S’il est encore trop tôt pour tirer les leçons de cet exercice spectaculaire qui a mobilisé 145 personnes et des moyens matériels importants avec notamment deux canadairs et un bombardier d’eau, quelques améliorations s’imposent déjà. "Au centre d'accueil des impliqués où l’on reçoit les habitants contraints de quitter leur domicile, menacés par les flammes, on constate aujourd’hui qu’il aurait été plus opportun de mieux séparer la partie dortoir de la partie jour", observe ce secouriste de la sécurité civile. Pour l’exercice, une trentaine d’habitants d’Orchamps-Vennes s’est prêtée au jeu de l’évacuation en étant acheminés au centre d'accueil avec les véhicules de la sécurité civile. "Cela permet aussi de vérifier si on a les véhicules adaptés au terrain."

Venus de la base de Nîmes, deux Canadairs ont écopé dans les eaux du lac Saint- Point avant d’aller larguer 6 000 litres d’eau chacun sur l’incendie virtuel d’Orchamps-Vennes (photo S.D.I.S. 25).

Autre exemple évoqué par Philippe Monnet le président de la chambre d’agriculture qui assistait à la manœuvre. "Sur un exercice précédent, des agriculteurs avaient été mobilisés avec leur cuve à lisier remplie d’eau. On s’est rendu compte que les raccords n’étaient pas compatibles avec les tuyaux des pompiers. On sait maintenant qu’il faut utiliser des adaptateurs."

À 14 heures, toutes les personnes se trouvant à proximité ou dans la zone de danger ont reçu sur leur portable une notification d’alerte. Tout est également prêt au poste de commandement opérationnel, le cœur névralgique de l’exercice, où Jennifer Rousselle, la directrice de cabinet du Préfet, coordonne les opérations avec l’ensemble des parties prenantes engagées dans la lutte contre les feux de forêt : Préfecture, D.D.T., O.N.F., S.D.I.S., gendarmerie, protection civile, les élus des communes concernées. "On nous a sollicités pour mettre à disposition des équipements et des salles communales. On apporte notre connaissance du terrain", indique Marina Tassetti, maire d’Orchamps-Vennes, ravie de participer aux manœuvres.

Une trentaine d’habitants, riverains de l’incendie, ont été rapatriés au centre d’accueil des impliqués, aménagé le temps d’un exercice dans la salle de convivialité d’Orchamps-Vennes.

L’exercice d’Orchamps-Vennes comprend plusieurs objectifs. Il doit permettre de vérifier les capacités opérationnelles du S.D.I.S., de tester la chaîne d’alerte et la direction des opérations, d’être en mesure de sauvegarder la population. Dès l’annonce de l’incendie qui s’étend sur une dizaine d’hectares sur le massif forestier de la Côte au-dessus d’Orchamps-Vennes, une colonne d’engins avec notamment 10 camions-citernes feux de forêt se déploie autour du sinistre. Un hélicoptère Dragon arrive rapidement sur les lieux pour estimer l’ampleur du feu et sa progression.

Toute la coordination de l’opération s’effectue au poste de commandement opérationnel

Les moyens aériens entrent en action. Deux canadairs viennent écoper au lac de Saint-Point. 15 minutes plus tard, ils effectuent un largage juste au-dessus du sinistre. Après trois rotations, c’est au tour du bombardier d’eau, dit D.A.S.H., de survoler la zone en lâchant 10 000 m³. C’est l’effervescence au poste de commandement. Les véhicules de la sécurité civile sont déjà partis récupérer des riverains de l’incendie.

“On veut anticiper ce genre de phénomène, mobiliser les moyens nécessaires pour pouvoir se corriger”, résume après l’exercice Jennifer Rousselle, la directrice de cabinet du Préfet du Doubs.

Le test est suivi par de nombreux observateurs prenant des notes qui permettront de mettre en évidence les pistes d’amélioration. "On est ici dans un exercice de gestion de crise d’un feu de forêt coordonné avec le S.D.I.S. On veut anticiper ce genre de phénomène, et mobiliser les moyens nécessaires pour pouvoir se corriger", résume après l’opération Jennifer Rousselle.

Un tel exercice ne s’improvise pas. Les services engagés dans l’opération ont préparé l’intervention depuis plusieurs semaines. "Cela représente différentes réunions. Des pompiers du Doubs, de Haute-Saône et du Territoire de Belfort étaient mobilisés sur le terrain. On a également intégré des pompiers des cantons de Vaud et de Neuchâtel dans le dispositif d’alerte. Les deux Canadairs sont basés à Nîmes, soit à quelques heures de vol de l’incendie fictif. Il n’y avait pas de victimes, seulement une trentaine de personnes incommodées à évacuer", récapitule à son tour Jean-Luc Potier, directeur adjoint au S.D.I.S. 25.

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