Élevé lui aussi au grand air à la ferme des Jeantets, Augustin Cairey-Remonnay a longtemps tondu des moutons un peu partout en France et dans le monde avant de saisir l’opportunité de s’installer en janvier dernier à la ferme de Simon-Pion pour y engraisser des moutons et des porcs en plein air valorisés en vente directe.
Le modèle de la ferme de Simon Pion fonctionne grâce à l'existence de l'abattoir de Pontarlier. « Par chance, il est labellisé bio, c'est obligatoire pour commercialiser de la viande en bio », rappelle Augustin Cairey-Remonnay, le nouveau moutonnier de Simon-Pion. Il a pris la succession d'Antoine Viennet au 1er janvier dernier. « Il ne restait plus que 100 brebis sur l'exploitation. De mon côté, j'en avais 50 qui ont été intégrées au troupeau. Lequel comprend aussi 50 agnelles de renouvellement. Je projette de monter à 300 mères. C'est possible sur une ferme de 60 hectares comme la mienne. »

En parallèle, Augustin poursuit l'élevage de porcs adossé à la moutonnerie. Étant juste engraisseur, il achète les porcelets à deux mois. « C'est un croisement entre les races duroc et piétrain. Ils restent entre 6 et 8 mois sur la ferme avant de partir à l'abattoir. On en fait un ou deux par semaine. La viande est valorisée en viande fraîche ou en salaison. » Plus moutonnier que porcher, Augustin Cairey-Remonnay sait que dans le Haut-Doubs, on consomme traditionnellement plus de bœuf et de cochon que de mouton. Pas question d'arrêter le double élevage.

Issu de la famille Cairey-Remonnay installée depuis trois générations aux Jeantets, il a toujours eu la passion du mouton. Après son D.U.T. en génie biologique, option agronomie, il passe une Licence pro à Chambéry axée sur la valorisation des produits en espace montagnard. De retour sur les pentes du Larmont, il continue à entretenir son élevage ovin à la ferme familiale tout en se formant à la tonte de moutons. Une vraie passion qu'il va exercer pendant 12 ans et qui le mènera aux quatre coins du pays, sans oublier quelques séjours en Italie, Irlande, Nouvelle-Zélande. « Cela m'a permis de voir du pays. »

C'est l'amour et la naissance d'une première fille qui finit par le stabiliser d'abord à Mouthier-Hautepierre avant d'apprendre la possibilité de s'installer à Simon-Pion. « Maurice Tissot qui a longtemps tenu cette ferme est mon parrain. » Augustin Remonnay s'inscrit dans la continuité de ceux qui l'ont précédé en commercialisant ses produits en vente directe et chez des commerçants comme Biocoop, Vrac, la Ruche Bio, l'A.M.A.P. de Pontarlier. Il adhère aussi à l'association des éleveurs francs-comtois.

« Notre grand souci actuel, c'est de trouver des débouchés pour la laine de mouton. Il n'existe plus de filière de valorisation en France. L'association a répondu à un appel à projet lancé par la Région Bourgogne-Franche-Comté. Il s'agit d'étudier la faisabilité de transformer la laine en terreau. D'autres projets de valorisation sont à l'étude dans la région. »
