Pascale Richard exerce un métier rare : réparatrice d’instruments à vent. Installée depuis quelques mois à Besançon, elle rayonne jusqu’au Haut-Doubs et à Dijon. Le territoire, en effet, est riche en harmonies et d’ensembles musicaux.
Clés, pistons, vannes, tampons, ressort, vis… Pascale Richard connaît la partition par cœur pour réparer et entretenir les instruments à vent. Saxophoniste depuis presque toujours, elle bichonne les instruments qui bien souvent revêtent un lien affectif avec le musicien. « Mon saxo, c’est ma grand-mère qui me l’a offert, on a une relation particulière avec son instrument. »
Fascinée depuis l’enfance par le métier de réparateur d'instruments, Pascale Richard décide à 56 ans de jouer une autre gamme dans sa vie. Elle entame une reconversion après une carrière comme cadre dans l’industrie. Des problèmes de santé, notamment du dos, l’ont poussée à changer de vie. Elle obtient en 2023 le C.A.P. d’assistant technique en instruments de musique (A.T.I.M.) au Mans, au sein de l’Institut technique européen des métiers de la musique. Lors de son année de C.A.P., elle apprend le nom de chaque pièce de la clarinette, du saxophone, de la trompette et de la flûte traversière, entre autres. Elle doit également savoir souffler dans chacun des instruments. « Un instrument, je trouve ça magique, c’est de la belle mécanique, de la belle technique, des beaux matériaux, souligne Pascale Richard. C’est un métier très manuel et à la fois un métier de réflexion pour trouver la panne. Mais on le sent très vite quand on joue. À force, le toucher s’affine. »
Réparation, entretien, nettoyage, vente d’accessoires et d’instruments neufs ou d’occasion… Pascale Richard s’occupe de tout instrument à vent, sauf les orgues, les harmonicas et les accordéons. Elle peut effectuer le nettoyage, le démontage, le remplacement des tampons et butées défectueuses, des réglages et des essais acoustiques. « Il est recommandé d’amener son instrument chez le réparateur au moins une fois par an pour vérifier les réglages », observe celle qui aime aussi prodiguer des conseils à ceux qui le demandent.
Depuis février, Pascale Richard a ouvert son atelier, L’établi des vents à Besançon mais rayonne du Haut-Doubs et jusqu’à Dijon. Il existe en effet très peu de réparateurs d’instruments sur le territoire et ces derniers ont des délais assez longs. Elle a trouvé un local à la pépinière d’entreprises, chemin de Palente. « J’ai vraiment eu de la chance, j’ai rencontré que des gens sympathiques et compétents. Et notamment à la Chambre de métiers où j’ai été extrêmement soutenue », tient à préciser Pascale Richard. C’est lors d’une après-midi Vita’Créa que l’entrepreneuse rencontre la responsable de la pépinière d’entreprises puis est dirigée vers France Active pour la question du financement. « J’ai vraiment eu l’impression que les planètes s’alignaient. » Si à 58 ans, elle pourrait prétendre à la retraite dans quatre ans, ce n’est pas là son objectif. Car depuis plus d’un an, Pascale Richard a mis son activité professionnelle au diapason de sa passion pour pratiquer un métier d’art sans fausse note.
