Le Colonel Élodie Montet dirige les gendarmes du Doubs. La lutte contre les délits et crimes en milieu rural, notamment les stupéfiants, figure parmi ses priorités. Rencontre.
Sympathique de prime abord et toujours encline à répondre précisément aux questions, la nouvelle patronne de la gendarmerie du Doubs qui a remplacé il y a quelques semaines le colonel Lionel James est une femme de communication autant que de dossiers. Bardée d’un solide parcours de formation - école de guerre, école des officiers de gendarmerie, école spéciale militaire de Saint-Cyr -, elle se définit pourtant comme une vraie rurale, et une littéraire sourit cette passionnée d’opéra et de natation.
Au groupement de gendarmerie départementale du Doubs, elle se retrouve propulsée à la tête des 34 brigades que compte notre département, soit 600 gendarmes chargés de faire face à 13 000 crimes et délits (chiffre 2024) commis chaque année dans notre département. Pour tenter de faire baisser ce chiffre - elle en a bien l’intention -, elle dit notamment vouloir s’appuyer sur une collaboration étroite entre les gendarmes sur le terrain et les élus locaux.
Un des objectifs principaux que la nouvelle patronne des gendarmes s’est assigné en arrivant dans le Doubs, c’est la lutte contre les stupéfiants. Je suis frappée par l’intensité du trafic de stups en zone gendarmerie, en milieu très rural parfois dit-elle. Ainsi que la lutte contre la criminalité organisée qui sillonne le département avec des bandes criminelles aussi bien endogènes qu’exogènes qui commettent braquages et cambriolages ciblés. Mes objectifs tiennent donc en deux mots : proximité et résultats.

Pour faire baisser les chiffres de la délinquance, Élodie Montet dit vouloir également s’appuyer sur le civisme des habitants. Les yeux des gens sont des éléments indispensables parfois à la résolution d’une affaire. Quand on relève un numéro de plaque d’immatriculation, il ne faut pas qu’il reste sur un carnet, il faut le communiquer aux gendarmes pour aider aux enquêtes. Ce genre d’aides extérieurs multiplie par 4 ou 5 la résolution des affaires affirme-t-elle.
Pour que la contribution citoyenne soit plus efficace encore, le Colonel Montet encourage à charger l’application “Ma sécurité” spécialement conçue par la direction de la gendarmerie et qui permet d’échanger en direct avec des gendarmes spécialisés. Et c’est souvent plus discret qu’un coup de téléphone. Je pense par exemple à une femme battue qui se réfugierait dans les toilettes et qui peut utiliser facilement cette appli qui est redoutablement efficace et qui libère la parole.
La zone couverte par les gendarmes du Doubs couvre 558 communes, soit 97 % du territoire (le reste étant du ressort de la police), et 62 % de la population. En 2024, sur les 23 000 faits de délinquance commis dans le Doubs, 56 % ont été résolus par les gendarmes. Nous pouvons encore mieux faire note Élodie Montet.