Face au défi des nouvelles filières de tri, la communauté de communes des Portes du Haut-Doubs et Préval portent le projet d’un pôle de réemploi et d’économie circulaire. L’investissement s’élève à plus de 10 millions d’euros dont 1,5 million d’euros pour la déchetterie de Valdahon.
Pierre-François Bernard tient à mettre les points sur les i. Quand il voit passer sur les réseaux sociaux que la déchetterie de Valdahon va coûter 6 millions d’euros, ça le fait bondir. D’autant plus que le financement venait d’être acté à l’unanimité par les élus de la C.C.P.H.D. Le maire des Premiers sapins et élu en charge des déchets et des ressources à la com’com replace les chiffres : le projet de pôle de réemploi et d’économie circulaire nécessite un investissement de plus de 10 millions d’euros. Parmi cette somme, le coût de la déchetterie est estimé à 1,5 million d’euros. L’investissement total est pris en charge par Préval à 55 %, et 45 % pour la com’com. “Préval, c’est 155 000 habitants, la com’com 27 000, souligne Pierre-François Bernard. C’est le projet du mandat, il a fallu convaincre les élus. Le projet a été voté à l’unanimité.”

Face à l’essor des nouvelles filières de tri, de nouvelles déchetteries “plus agiles, plus mobiles” sont nécessaires. À titre d’exemple, quatre nouvelles R.E.P. (responsabilité élargie du producteur) ont été déployées l’année dernière : produits et matériaux de construction de bâtiment, articles de bricolage et jardinage, articles de sport et loisirs, et jeux et jouets.
La com’com a ainsi lancé le chantier de construction de deux nouvelles déchetteries (Valdahon et Orchamps-Vennes) et de réorganisation de deux autres (Bouclans et Pierrefontaine-les-Varans). Un système de lecture de plaques d’immatriculation permettra d’uniformiser et faciliter l’accès à ces déchetteries. Les trois autres déchetteries à Avoudrey, Étalans et Vercel vont fermer. “Il y a un grand enjeu sur la formation du personnel. On souhaite aussi recueillir l’avis du public pour que l’accueil et le service soient aussi professionnels et exigeants que l’investissement que l’on met. S’il faut des ouvertures plus tard, de l’aide pour décharger, etc. Il va donc y avoir une montée en compétences de nos personnels”, relève le maire des Premiers sapins. Si le nombre de déchetteries sur le territoire diminue de 7 à 4, il n’y aura pas de baisse du nombre d’agents, voire un renforcement.

Mais le pôle de réemploi et d’économie circulaire va, bien sûr, plus loin que la déchetterie. Il comprend la construction de la maison du réemploi sur trois étages, le nouveau bâtiment des services techniques, d’un atelier de démantèlement et d’une plateforme de broyage des végétaux. Le permis de construire a été déposé, et l’enquête publique I.C.P.E. Environnement va être lancée. “Les lots seront attribués aux entreprises en début d’année pour un début des travaux fin 2026”, estime l’élu. Si l’horizon peut paraître encore lointain, ce projet remonte déjà à plusieurs années. Nathalie Brachet, ancienne élue à Gonsans, en avait déjà entendu parler. Aujourd’hui, elle s’investit en tant que citoyenne dans l’association Ré’cap. Cette dernière réunit une quinzaine de citoyens et fonctionne de manière collégiale pour construire la gouvernance de la future recyclerie-matériauthèque. “Quand on voit tout ce qui est incinéré, il faut vraiment réduire ces déchets et développer une qualité du tri des déchets”, observe Nathalie Brachet.
La recyclerie-matériauthèque prendra place dans la maison du réemploi, à côté d’un café-restaurant, d’un atelier de réparation, d’un atelier de lavage de contenant, d’une objetothèque, des salles de formation, des espaces de sensibilisation, etc. Le pôle de réemploi et d’économie circulaire s’étendra sur une surface de 5,3 hectares sur l’ancien terrain de moto-cross.
