Comme d’autres établissements de l’académie de Besançon, le collège Edgar-Faure de Valdahon perdra plusieurs classes et, par ricochets, des postes d’enseignants à la rentrée. Ces derniers se sentent d’autant plus lésés que le “Choc des savoirs” va bouleverser les pratiques d’apprentissage à partir du mois de septembre.

L’objectif du rectorat, c’est de supprimer des classes, s’insurge Christelle Bonnot, professeure de mathématiques au collège Edgar-Faure. Nous avons appris en février dernier que nous allions en perdre quatre, c’est-à-dire une classe en moins dans chaque niveau.

Cette année, le collège de Valdahon accueille 602 élèves. En 2024-2025, selon la direction de l’organisation scolaire (D.O.S.) de l’académie de Besançon, il ne compterait dans ses salles de classe que 559 adolescents. La démographie en berne ou l’attrait du privé ne sont pas les seules raisons expliquant, selon les enseignants de l’établissement valdahonais, cette suppression. Pour les quatrièmes, qui vont passer à la rentrée en troisième, on passe de 159 élèves à 144, soit une perte de quinze élèves. Les estimations du D.A.S.E.N. (Directeur académique des services de l’éducation nationale) ne correspondent absolument pas avec les nôtres, signale Christelle Bonnot. Je comprends d’autant moins ces chiffres qu’il n’y a, pour l’instant, qu’un élève qui partirait en troisième professionnelle et un autre en M.F.R.

Christelle Bonnot et Agnès Girardet, toutes deux professeures de mathématiques au collège de Valdahon.

Le 13 février dernier, les professeurs du collège Edgar-Faure ont organisé une manifestation devant leur lieu d’enseignement, en présence de la maire de Valdahon Sylvie Le Hir et de quelques parents attentifs à l’instruction de leurs enfants. Une mobilisation pour contester les suppressions de classes, mais également pour dénoncer la disparition de quatre postes d’enseignants à la rentrée 2024.

La diminution du nombre de classes au collège Edgar-Faure aura des conséquences lourdes sur l’apprentissage des élèves, insistent les enseignants. Il y aura 28 à 29 élèves par classe l’année prochaine, contre 25 à 26 cette année. Les profs ne pourront pas s’investir autant et assister ceux qui sont en difficulté. L’accueil des U.L.I.S. sera également compliqué, admet Agnès Girardet, professeure de mathématiques.

Un malheur n’arrivant jamais sans un autre, la rentrée 2024 verra aussi la mise en œuvre du “Choc des savoirs”, la réforme tout droit sortie de la tête de Gabriel Attal, alors que celui-ci était ministre de l’Éducation nationale, qui prévoit notamment la formation de “groupes” en mathématiques et français pour les sixièmes et cinquièmes. C’est horrible ce qui nous tombe dessus, se tourmente Agnès. On ne sait pas comment cela va se passer en septembre avec cette nouvelle réforme. Nous avons bien essayé de poser des questions à des inspecteurs lors d’une réunion en visio sur ce sujet, mais nous n’avons pas eu de réponses.

Les craintes de ces enseignants sont partagées par le principal du collège, Frédéric Vernassier. Avec le collège Jouffroy-d’Abbans de Sochaux, le collège Edgar-Faure de Valdahon est l’établissement qui reçoit le moins d’aides financières dans le département, remarque-t-il.

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