Depuis 2022, A.D.S., l’association Domicile Services, propose une conciergerie sur le Val de Morteau à destination des entreprises et des habitants. Géré par des personnes en insertion, ce service commence à se développer sur les portes du Haut-Doubs. Interview

C’est à dire : Laïla Fikri, vous êtes responsable de services au Pôle Initiatives solidaires, qui regroupe entre autres structures A.D.S. Comment est né ce projet de conciergerie ?
Laïla Fikri : A.D.S. travaille beaucoup sur le territoire. On s’est rendu compte au fil des mois des réflexions de la part des entreprises sur la fidélisation de leurs salariés, des questions des élus sur l’attractivité de leur territoire, des besoins qui étaient là, mais sans savoir comment y répondre. On a donc proposé une conciergerie de territoire. Quand on a démarré avant le Covid, on était sur les Portes du Haut-Doubs, avec notamment l’entreprise S.I.S. Puis la crise sanitaire a mis ce projet en suspens. En 2022, les élus du Val de Morteau ont été intéressés par la conciergerie.

Laïla Fikri est responsable de services au Pôle Initiatives solidaires qui regroupe entre autres structures A.D.S. (Association Domicile Services).

Càd : Concrètement, comment se déploie ce service ?
L.F. : L’objectif est d’apporter un service aux entreprises sur les portes du Haut-Doubs. Depuis deux ans, nous sommes en phase d’expérimentation sur le Val de Morteau, où la conciergerie est plus tournée sur le service à l’habitant. Selon les besoins, il peut y avoir un service de livraison de paniers locaux de légumes aux employés, un transport à la demande, on peut aussi s’occuper des animaux pendant que les gens travaillent… Sur les portes du Haut-Doubs, on souhaite plus apporter le service pour les entreprises. Par exemple, nous avons un maraîcher à Fallerans, on peut lui offrir une vitrine et un service de livraison qu’il n’a pas le temps de développer. On peut faire un portage de drive pour les salariés. L’idée première de la conciergerie est d’apporter des réponses à des besoins d’entreprises en proie à des difficultés de fidélisation des employés, on apporte un complément car les entreprises ne peuvent pas s’aligner sur les salaires suisses. La conciergerie répond à une qualité de vie au travail et rentre dans les critères R.S.E. des entreprises car elles font appel à une entreprise d’insertion.

Càd : Qui peut faire appel à la conciergerie ?
L.F. : Tout le monde, de la petite T.P.E. à la grosse entreprise, idem pour les particuliers. Il n’y a pas de critères d’entrée. Il ne faut pas oublier qu’on développe un métier de concierge en insertion. Aujourd’hui, c’est un métier recherché. Nous formons et accompagnons les personnes pour obtenir les compétences.

Càd : Combien de personnes en insertion compte la conciergerie ?
L.F. : Pour l’instant, deux personnes sont salariées de la conciergerie, l’objectif est d’en former d’autres pour qu’il y ait un concierge sur chaque territoire. La conciergerie répond aux besoins du territoire et développe une offre d’insertion, pour les habitants des portes du Haut-Doubs.

Càd : Sur quelle(s) zone(s) intervient A.D.S. ?
L.F. : Nous intervenons sur 352 communes dans le Doubs, hors Pontarlier, Besançon et Montbéliard. Créé par l’A.D.M.R. (Aide à domicile en milieu rural), A.D.S. a une spécificité rurale, avec par exemple des problématiques de mobilité, qu’on ne rencontre pas forcément dans les villes. C’est souvent le dernier kilomètre qui est compliqué à faire en ruralité. Nous avons ainsi développé un service de location solidaire avec des véhicules sans permis et des scooters. Car par exemple, la ligne Mobigo Besançon-Pontarlier fait juste un arrêt au rond-point de la Croix de Pierre à Étalans (à 7 kilomètres de Valdahon environ, N.D.L.R.). Nous avons environ 400 personnes en insertion.

Càd : Quelle est la suite pour la conciergerie ?
L.F. : Pour l’instant, la conciergerie est un sous-établissement d’A.D.S. L’objectif à terme est que ce service prenne son envol et devienne sa propre structure. Pour l’instant, si on a une expérimentation de deux ans sur le Val de Morteau, la conciergerie débute sur les Portes du Haut-Doubs et va se développer au début de 2024. On prospecte pour l’instant les entreprises et leurs besoins.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
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