Ils sont de plus en plus nombreux à s’arrêter devant l’ancien chalet du C.A.F. propriété aujourd’hui de la famille Huguenin-Dumittan pour admirer la nouvelle façade en tavaillons, fruit du travail de l’artisan Romain Poulet
L’ancienne version de cette façade patinée avec le temps attirait déjà les regards. Que dire de la nouvelle si ce n’est qu’elle valorise tout ce qui l’entoure ? « La bâtisse n’est pas classée. On a récemment reçu un courrier de la com’com du Val de Morteau qui nous a informés de son intention de dresser un inventaire patrimonial en partenariat avec la C.A.U.E. », signale Yves Huguenin-Dumittan qui a fait l’acquisition de cette grande bâtisse il y a 6 ans.

Située au bord de la route descendant au Col France, tout près de l’église du Chauffaud, cette maison a déjà une longue histoire et elle a connu plusieurs destinations. Cette ancienne ferme est devenue un café-restaurant au sortir de la seconde guerre mondiale jusqu’en 1981, date de son acquisition par le Club Alpin Français. L’ancienne façade en tavaillon avait semble-t-il fait son temps.
« On s’est engagé dans ce projet de restauration il y a trois ans. Les tavaillons commençaient à tomber les uns après les autres avec des parties mises à nue sur la partie haute. On tenait beaucoup à la préserver. On a fait appel à Romain Poulet. »

Originaire de Montlebon mais installé aujourd’hui à By, cet artisan est spécialisé dans les charpentes traditionnelles et la pose de tavaillons qu’il fend lui-même à la hache dans les règles de l’art. Le chantier prend d’abord une dimension familiale. En accord avec l’artisan qui installe l’échafaudage, Yves Huguenin et ses fils s’occupent eux-mêmes du démontage de l’ancienne façade. « On a commencé à la mi-août et cela nous a pris deux semaines. »

La structure porteuse des tavaillons est également en très mauvais état. Yves et ses fils dont l’un est menuisier remplacent les parties les plus dégradées. « On s’est fait conseiller par un ami de mon fils qui était charpentier. » Le fils menuisier a également réalisé de nouvelles planches de rives qui assurent une finition très décorative tout en protégeant les extrémités de la façade des agressions extérieures, notamment des infiltrations. « En faisant le choix du tavaillon, on privilégie un côté esthétique en gardant à l’esprit que la priorité, c’est d’abord l’étanchéité et la respiration de la façade. »

La pose des tavaillons sera l’affaire de Romain Poulet et de son apprenti. L’artisan qui n’avait pas encore entrepris un chantier de cette ampleur a déployé tout son savoir-faire. Avec un souci du détail très poussé comme quand il a réalisé les « paupières » de forme arrondie au-dessus des fenêtres. « Il nous a beaucoup apporté. Quand tout était terminé, lui-même a affirmé que c’était sans doute l’un de ses plus beaux chantiers » observe le propriétaire.
L’artisan et son apprenti étaient logés sur place. Ils partageaient les repas avec la famille Huguenin-Dumittan. Au-delà du côté pratique, évitant soit de se loger à l’extérieur, soit d’effectuer des allers-retours jusqu’à By, cet accueil a donné une dimension très humaine au chantier. « Au final, le résultat est encore plus beau qu’on ne le pensait ! » note Yves Huguenin-Dumittan.

