Michel Glardon vit et travaille au village, en contrebas du château de Belvoir. Il redonne vie à des meubles anciens et perpétue le métier de peintre en lettres

L’homme est connu pour son engagement associatif au service de son village et plus généralement de la Communauté de Communes du Pays de Sancey-Belleherbe. C’est dans une de ces vieilles demeures restaurées de Belvoir qu’il a établi “l’Atelier Gris Bleu”. “Dans ma jeunesse, j’ai suivi des formations de peintre en décor et en lettres”, confie-t-il. Le peintre en lettres a connu ses heures de gloire au siècle dernier en concevant et réalisant les panonceaux pour les commerces. “Il est évident, cette activité n’est plus compétitive face aux lettres découpées et collées, mais de plus en plus de magasins ou de gîtes, sensibles à cet artisanat, passent commande pour leurs enseignes”, constate Michel Glardon. Ils ne sont plus que deux dans le département à réaliser ce travail ingrat, sans pochoir et à main levée. Regard affûté et tremblement interdit, il faut des années de pratique pour en maîtriser la technique. Quant à lui, le peintre en décor, réalise des œuvres en trompe-l’œil ou imite des matériaux comme le bois ou le marbre.

Michel Glardon dans son ateliermagasin de Belvoir.

La vague des meubles patinés remonte à une dizaine d’années. “Les gens héritaient des meubles de la grand-mère qu’ils souhaitaient garder. Mais ils étaient trop foncés et ils voulaient qu’ils aient une autre allure”, se souvient-il. Il reprend donc des meubles anciens ou plus récents, qu’il décape et qu’il patine grâce à des peintures qu’il produit lui-même. Sa technique remonte au XVIIIème siècle. “Une base de colle de caséine (issue du lait) ou de peau de lapin très bien adaptée au bois, du blanc de Meudon (craie en poudre) pour ajouter de la matière au mélange, une coloration à base de pigments naturels et le tour est joué”, note l’artisan insistant sur l’aspect écologique de ses produits.

Une peinture en décor sur un coffret entièrement réalisée à la main par l’artiste.

Jusque dans les années 1950, avant l’arrivée des produits industriels, ces marchands de peaux de lapin, pionniers de l’économie circulaire, sillonnaient villes et campagnes pour collecter ces ressources. Le pelage servait à la fabrication de feutre pour les chapeaux et la peau à celle de la peinture. Ces produits naturels sont plus salissants et nécessitent un travail méticuleux pour durer dans le temps. Le bois doit être correctement décapé, peint puis protégé par un vernis ou une cire. “Je privilégie la cire d’abeille qui donne un effet plus joli et permet de réaliser de très belles patines de vieillissement”, ajoute Michel Glardon. Ce matériau est mélangé à de la térébenthine pure et à nouveau coloré avec des pigments naturels. Il obtient par exemple un gris chaud parfait, avec de la terre d’ombre brûlée mélangée au bleu de cobalt, et une pointe de noir.

Il reconnaît faire parfois des choses qui ne sont pas à son goût. “Depuis quelques années, la tendance est de feuilleter les nombreux magazines de décoration pour trouver ce qui est dans l’air du temps et les modes changent constamment”, constate-t-il. “Mon principe est de partir du bois sans mélanger les techniques. Ce qui me caractérise vraiment, c’est la finition”, conclut Michel Glardon. 

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