Le bijoutier bisontin s'apprête à supprimer 54 postes

Le plan social déclenché aujourd'hui par Maty concerne principalement la fermeture de 20% de ses points de vente. 16 postes du siège bisontin sont également supprimés.

Le siège de Maty à Besançon,boulevard Kennedy.

C'est Patrick Cordier en personne, le président de la SA GEMAFI propriétaire à 100% de Maty qui l'annonce : un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) est déclenché afin de faire face aux difficultés que traverse l'entrepirse fondée en 1951 à Besançon par Gérard Mantion. Le président donne les explications de cette passe difficile dans un communiqué adresé cet après-midi à la presse :
"Spécialisée dans la distribution de bijoux et montres, la société MATY a prospéré, depuis sa création en 1951 par Gérard Mantion et jusqu’au début des années 2000, sur le modèle de la Vente Par Catalogue (VPC), pour devenir l’une des entreprises emblématiques de Besançon, tant par son rayonnement national que par le nombre d’emplois créés.
Confrontée depuis à l’érosion continue de ce modèle qui entraina le déclin ou la chute des grandes enseignes leaders du secteur (Redoute, 3 Suisses), MATY s’est résolument engagée dans la voie du commerce "omnicanal" en ouvrant en précurseur dès 1999 son site de vente en ligne "Maty.com", et en investissant massivement en parallèle à partir de 2011 dans le développement d’un réseau de vente "physique" qui compte actuellement 37 magasins sur toute la France. Elle s’est dotée dans le même temps d’une chaîne logistique de pointe et a opéré une refonte profonde de son organisation.

Une baisse de 40% de son chiffre d'affaires depuis 2011.

Les conditions défavorables d’un marché durement affecté par la hausse des métaux précieux et également par le recul général des intentions d’achats de bijoux chez les consommateurs, le poids des investissements consentis pour faire évoluer l’entreprise, le déclin plus rapide qu’attendu des ventes par catalogue et les difficultés à retrouver un modèle économique profitable, ont fragilisé la société qui a enregistré depuis 2011 une baisse de 40% de son chiffre d’affaires et des pertes conséquentes au cours des 5 derniers exercices.
Dans le respect des valeurs sociales du fondateur, la famille actionnaire s’est pleinement engagée pour assurer la pérennité de l’entreprise et de ses emplois, notamment en recapitalisant la société en fin d’année 2018.
C’est dans ce contexte difficile de profonde transformation que MATY a de surcroît subi les conséquences néfastes des mouvements sociaux de 2018 et 2019, ceci dans la période cruciale pour les ventes de bijoux des fêtes de fin d’année, puis plus récemment les effets du contexte pandémique qui a entrainé la fermeture de son réseau de boutiques pendant près de 2 mois et la réduction de son activité de vente à distance, perdant ainsi les trois quarts de son chiffre d’affaires sur la période.

Un magasin sur 5 va fermer.

Malgré le soutien d’un Prêt Garanti par l’Etat, qui ne lui permet toutefois que de faire face aux effets à court terme de cette dernière crise et qui devra être remboursé dans les meilleurs délais, MATY est amenée à engager un plan de réorganisation qui lui permettra de revenir à une situation bénéficiaire dès 2021 et d’assurer ainsi sa pérennité.
Ce plan concerne principalement la fermeture de 20% des points de vente à enseigne MATY (8 sur 37), dont l’activité est structurellement déficitaire, ainsi que l’ajustement de la structure du siège.
Ceci se traduit concrètement par un projet de réduction des effectifs de 54 postes, soit 12% de l’effectif total (38 postes pour les magasins concernés par les fermetures et 16 postes au siège bisontin) qui implique la mise en place d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi annoncé aux partenaires sociaux.
Les actionnaires et la direction de MATY s’engagent dans ce contexte à négocier au mieux avec les Instances Représentatives du Personnel les conditions de ces suppressions de postes et notamment les mesures d’accompagnement des personnes concernées."

Le lancement récent de gammes en diamant synthétique ne suffit pas à redresser la barre.

Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
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