Le Haut-Doubiste Sylvain Marmier a été élu président du conseil d’administration de la banque régionale qui s’apprête également à changer de directeur général avec l’arrivée de Matthieu Boraud à sa tête.
Sylvain Marmier, c’est le régional de l’étape. Après trente ans d’implication en tant qu’administrateur de la banque régionale, il accède, à 56 ans, à la présidence de son conseil d’administration. « C’est un honneur et une fierté pour moi. La coopération entre tous les acteurs du territoire sera ma feuille de route dit-il, dans un contexte très changeant pour eux. » Originaire de Charente-Maritime, le futur directeur général du C.A.F.C. qui prendra ses fonctions début juillet en remplacement de Franck Bertrand, l’actuel directeur qui ouvrira ses droits à la retraite, se dit « amoureux de l’histoire, de la nature et du comté, autant de raisons d’aimer déjà ce territoire » sourit cet ancien ingénieur en travaux publics entré au Crédit Agricole il y a une vingtaine d’années. Dernièrement, il occupait la fonction de directeur général adjoint du Crédit Agricole Alsace-Vosges à Strasbourg.
Dans quel contexte arrivent le nouveau président et le nouveau directeur général, quels changements sont à attendre au sein du Crédit Agricole Franche-Comté ? Des suppressions d’agences sont-elles prévues ? Le C.A.F.C. compte actuellement 119 agences réparties sur le territoire franc-comtois, et notamment en milieu rural. Alors que la digitalisation des banques s’accélère, ce modèle peut-il perdurer ? « La réflexion sur cette question est permanente, indique Franck Bertrand, l’actuel directeur général. On n’aura pas forcément autant d’agences dans 5 ans qu’aujourd’hui mais tant que les clients vont dans nos agences, on les gardera. Notre stratégie est de proposer à la fois une offre en agence physique, une offre digitale et à distance. Notre seule ambition est de rester présents sur le territoire, avec des conseillers experts compétents dans leur domaine. Dans des secteurs où on aurait trois agences à 20 km à la ronde, il vaudra mieux à terme n’en avoir plus que deux mais chacune avec des conseillers experts. Il n’y a pas de tabou sur ces questions-là » ajoute le directeur général.
Y a-t-il des signes de reprise des prêts habitat et immobilier ? « L’immobilier ne repart pas aussi vite que nous l’aurions espéré » avoue la direction générale du C.A.F.C. La région Franche-Comté a particulièrement accusé le coup ces deux dernières années en matière de prêts immobiliers. Le C.A.F.C. s’était fixé comme objectif de réaliser 1 milliard d’euros cette année en volume de prêts habitat. « Nous devrions atteindre les 750 millions. Nous ne sommes hélas pas encore sur un redémarrage du crédit habitat » note le directeur.
Quel soutien au monde agricole ? La priorité, énoncée par Philippe Marmier le directeur du secteur Agriculture au C.A.F.C., est de « soutenir la résilience des exploitations agricoles. » Gestion de l’eau, normes sanitaires, autonomie énergétique, bien-être des cheptels… La banque régionale dit vouloir soutenir tous les porteurs de projets sur ces thématiques-là. Notre région reste très dynamique sur ces filières agricoles. En Franche-Comté, on compte un agriculteur nouveau pour un qui part à la retraite, un taux bien supérieur à la moyenne nationale. Autre spécificité : le Doubs est le département de France où la moyenne d’âge des agriculteurs est la plus basse.
