À 16 ans, Agathe Grosjean, apprentie à la boucherie-charcuterie Chez Marius à Ornans, participe au concours des Meilleurs apprentis de France en charcuterie-traiteur. Son parcours tord le cou aux préjugés sur l’apprentissage.

À Ornans, Chez Marius est une institution, notamment pour sa fameuse saucisse ornanaise. Ayant pignon sur rue depuis de nombreuses années, la dernière boucherie-charcuterie de la ville a su se renouveler avec de nouveaux talents. En 2022, Anthony Chevènement reprend le commerce au moment du départ en retraite de Marius et Roger, les anciens gérants.

C’est à ce moment-là qu’une jeune adolescente de 14 ans pousse la porte de la boucherie en quête d’un stage de 3ème. Agathe Grosjean ne s’en doutait pas encore mais ce stage allait dessiner un beau parcours professionnel dans l’apprentissage, qui ne demande qu’à s’épanouir.

À 16 ans, Agathe, apprentie chez Marius à Ornans, concourt aux Meilleurs apprentis de France.

« Je cherchais un stage de 3ème mais je ne savais pas trop où aller. J’ai tenté Chez Marius, comme ça ne me dérangeait pas de manipuler de la viande ». À l’issue de son stage, Anthony Chevènement lui glisse l’idée d’un apprentissage dans ce domaine et qu’il serait prêt à la prendre dans sa boutique.

Après des expériences dans d’autres domaines, Agathe se décide finalement pour un C.A.P. charcuterie-traiteur au C.F.A. Hilaire de Chardonnet à Besançon. Et ce malgré des stéréotypes qui collent encore à l’apprentissage. « Je ne pensais pas du tout partir là-dedans, je pensais que l’apprentissage était pour ceux qui n’avaient pas de bonnes notes. Moi, j’avais de bonnes notes, je n’aurais pas eu de souci pour de grandes études ».

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C’est encore une fois poussée par son patron et maître d’apprentissage qu’Agathe s’attaque au fameux concours national des M.A.F., meilleurs apprentis de France en charcuterie-traiteur. Du 22 au 24 mars, la jeune femme de 16 ans devra réaliser trois pièces maîtresses de la charcuterie : une terrine de pâté Grand-Mère, un saucisson cuit de porc et canard chaud et une tourte « Tout Cochon » aux fruits secs. Face à 17 autres finalistes régionaux, entre 16 et 21 ans, Agathe dispose de 20 heures pour fabriquer ces produits et exprimer sa créativité sur place en laboratoire. Dans ce concours, seules trois femmes seront alignées. L’atout de la Doubienne : elle peut compter sur l’expérience d’Anthony Chevènement qui a aussi concouru en 2016.

Depuis octobre, la jeune femme s’entraîne. « Il y a encore du boulot », glisse son patron. Pour autant, Agathe se dirige vers le concours sans pression. « J’y vais pour le plaisir et l’expérience, ce n’est pas quelque chose qu’on fait tous les jours ».

Après l’obtention de son C.A.P. à la fin de l’année scolaire, elle va partir pour Paris et entamer un brevet professionnel au Ceproc, le centre d’excellence des professions culinaires. Tout en gardant ses racines à Ornans et en poursuivant son apprentissage Chez Marius. Et pourquoi pas, « plus tard, pas tout de suite », ouvrir sa propre boutique. « Tu reprendras la mienne ! », lance, malicieux, Anthony Chevènement.

À 28 ans, le patron de Chez Marius a encore de belles années devant lui. De quoi laisser Agathe Grosjean sortir du cocon de l’apprentissage, s’épanouir et voler de ses propres ailes.