La poussée de fièvre de la profession agricole n’a pas épargné notre secteur. Les agriculteurs du Doubs se sont mobilisés en masse au plus fort de la crise fin janvier. Après plus de quinze jours de mobilisation, les annonces gouvernementales ont calmé – provisoirement ? - le désarroi de la profession. Les professionnels attendent désormais des actes. Dans ce contexte, l’agriculture du Haut-Doubs semble épargnée en grande partie par les difficultés de la profession. Comment a-t-elle réussi à tirer son épingle du jeu par rapport à d’autres filières ? C'est le dossier du #CAD302

L’agriculture locale a montré les muscles

Il aura fallu plus de deux semaines pour calmer la colère de la profession agricole. Si le Haut-Doubs est globalement préservé par la crise, d’autres secteurs restent en souffrance.

Mégaphone en main, le nouveau préfet a dû pousser sa voix pour que les agriculteurs présents en ce 29 janvier à midi puissent l’entendre. Sa première prise de parole officielle, poussée par les événements, n’aura pas donné lieu à de grandes annonces. Rémi Bastille aura seulement promis que “la simplification des procédures pour faciliter votre vie quotidienne, c’est aussi à l’échelle départementale que nous y travaillerons”, invitant ses interlocuteurs à “discuter. C’est en travaillant ensemble qu’on construira les choses. Mon travail en arrivant ici, avec les agriculteurs comme avec toutes les autres forces vives de ce département, sera de commencer par écouter.”

Florent Dornier, agriculteur à Ville-du-Pont, préside le F.D.S.E.A. du Doubs. Il a été un des fers de lance de la revendication.

C’est surtout le président de la F.D.S.E.A. du Doubs Florent Dornier, éleveur à Ville-du-Pont, qui a exposé la situation au préfet et s’est fait le porte-parole de toute une profession. Plutôt à l’aise au mégaphone, le jeune président a exhorté le représentant de l’État : “Nous voulons juste vivre de notre métier ! Le choix du rond-point de l’Alliance pour notre rassemblement n’est pas anodin. L’alliance, c’est le pacte de confiance que la profession agricole a passé avec les consommateurs, les citoyens. Cette alliance, nous avons envie de la voir perdurer. Or, elle est menacée. Nous avons besoin d’une main tendue, pas d’un coup de bâton ! Nous n’avons pas besoin d’une police de l’environnement qui vienne nous voir armée pour nous dire comment entretenir nos haies ! Faites en sorte que les agriculteurs retrouvent l’envie d’avoir envie ! Nous voulons que nos paysans restent fiers, libres et debout !”

Philippe Monnet, l’exploitant de Trévillers, préside la chambre d’agriculture du Doubs. Il est aux côtés de Mélanie Gruet, présidente des Jeunes agriculteurs.

“Le Doubs est un département où les transmissions se portent encore bien, mais d’ici 5 ans, la moitié de nos agriculteurs seront partis en retraite. D’ici là, comment attirer assez de jeunes quand planent tant d’incertitudes sur le monde agricole avec la pression économique, climatique et les crises sanitaires de ces dernières années ?” s’interroge Mélanie Gruet, la présidente des jeunes agriculteurs du Doubs.

De son côté, Christophe Bonnefoy, le représentant de la filière lait conventionnel interroge le préfet : “On demande juste que la loi Égalim soit appliquée. À ce rythme, nos enfants ne pourront pas reprendre nos exploitations. Pour être bien dans des bottes, il faut déjà être bien dans sa tête !”

Fidèles à leurs promesses, les agriculteurs se sont ensuite dispersés dans le calme pour retrouver leur quotidien dans leurs exploitations. Chacun, avec ses préoccupations.

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