Le marché du neuf est le premier touché par le ralentissement de l’immobilier. Comme ses concurrentes, la société Haut-Doubs Créer Bâtir tente de trouver des échappatoires à la crise.

Les constructeurs de maisons individuelles subissent la conjoncture

Le marché du neuf est le premier touché par le ralentissement de l’immobilier. Comme ses concurrentes, la société Haut-Doubs Créer Bâtir tente de trouver des échappatoires à la crise.

L’exemple pris par le patron de Haut-Doubs Créer Bâtir parle de lui-même. Une maison de 110 m2 commercialisée par le constructeur mortuacien était vendue 210 000 euros en 2021. Avec des taux d’intérêt sur 25 ans qui étaient alors à 1,5 %, le propriétaire remboursait des mensualités de 839 euros (hors assurance).

Le même client, deux ans plus tard, qui achète la même maison de 110 m2 la paiera 243 000 euros (à cause de la hausse des prix des matériaux et de la construction) et remboursera chaque mois, avec un taux d’intérêt désormais de 4 % et toujours sur 25 ans, 1 293 euros ! Soit une augmentation de son budget mensuel de 454 euros ! À la lumière de cet exemple concret, on comprend clairement pourquoi ça coince dans l’immobilier.

Lionel Jacquet, président de la société Haut-Doubs Créer Bâtir à Morteau.

Lionel Jacquet, président de l’entreprise Haut-Doubs Créer Bâtir à Morteau, qui est également vice-président du Pôle habitat à la F.F.B. du Doubs, confirme bien que la crise de l’immobilier est réelle, et même si son entreprise a la particularité de travailler sur l’ensemble de la bande frontalière, de Maîche au Haut-Jura, une zone encore relativement préservée, cette crise n’épargne aucun constructeur.

“On est au creux d’une vague qui est relativement profonde” commente M. Jacquet.

Et cette vague a commencé à toucher les constructeurs de maisons individuelles positionnés sur le neuf à cause de facteurs arrivés coup sur coup : l’inflation sur les prix des matériaux, les nouvelles normes de construction, R.E. 2020 en tête, la hausse progressive des taux bancaires depuis le début de l’année, le prix du foncier toujours plus haut du fait de la raréfaction, et les exigences des banques de plus en plus fortes vis-à-vis de leurs clients. Résultat de ce cocktail détonant : les primo-accédants qui faisaient le gros du volume des constructeurs ont quasiment déserté.

“Et pour l’instant, nous n’avons aucun signe qui nous ferait espérer” ajoute le vice-président du Pôle habitat. Il estime que le volume d’activité de son entreprise devrait baisser entre 15 et 20 % cette année. Avec la hausse des prix de la construction, le chiffre d’affaires, lui, ne devrait pas trop en souffrir. “Nous sommes relativement épargnés par rapport à d’autres confrères de la région car 80 % de notre clientèle, ce sont des travailleurs frontaliers qui peuvent encore mener leur projet” tempère Lionel Jacquet.
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Alors pour tenter de traverser la tempête en gardant le cap, Haut-Doubs Créer Bâtir a choisi la voie de la diversification. La société mortuacienne développe depuis quelques années une activité de promotion immobilière en lançant, dans plusieurs communes du Haut-Doubs, des programmes de logements collectifs à tarifs abordables. Six maisons jumelées viennent ainsi d’être livrées à Gilley. Près d’une vingtaine d’autres programmes seront lancés prochainement au Bélieu, à Pierrefontaine-les-Varans, à Morteau (le Sauron), à Villers-le-Lac (impasse du Rang) ou encore, un peu plus loin d’ici, à Frasne, Étalans ou Métabief. “Une offre de logements clés en main vendus au prix du marché grâce notamment à des plus petits terrains.

En ces périodes compliquées, nous essayons de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier” termine Lionel Jacquet.


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