Le leader de l'opposition en appelle à une "concorde municipale" et incite le maire à prendre des décisions plus ambitieuses

Comme les autres présidents de groupe du conseil municipal de Besançon, Jacques Grosperrin a échangé avec le maire lors d'une réunion en visio-conférence. Le sénateur attend de Jean-Louis Fousseret un geste d'ouverture en ces temps exceptionnels. Et espère que les élections seront réorganisées à l'automne. Interview.

Le leader de l'opposition municipale attend des mesures plus fortes pour préparer l'après.

La Presse du Doubs : En tant que chef du groupe LR-Centre au conseil municipal de Besançon, estimez-vous que le second tour des élections municipale devrait se tenir en juin ?
Jacques Grosperrin :
J'ai plutôt le sentiment, et d'ailleurs je le souhaite, que ces élections devraient avoir lieu fin septembre ou début octobre. L'urgence actuelle, c'est la crise sanitaire. Comment imaginer des candidats faire leur campagne avant le mois de juin ? Comment imaginer des électeurs se rendre aux urnes en juin dans des conditions de sécurité optimales ? Une partie de la population, âgée notamment, ne peut pas prendre ce risque. Ce scénario de juin n'est pas envisageable. Si tant est que ces municipales ont lieu à l'automne pour les communes qui n'ont pas choisi leur maire au premier tour, j'imagine qu'il faudrait refaire les deux tours de cette élection.

Devoir refaire les deux tours en balayant les résultats du premier tour du 15 mars ne vous choque pas ?
JG :
Non, dans la mesure où beaucoup d'électeurs ne se sont pas déplacés pour le premier tour uniquement à cause de ce virus. Sur le plan de l'agglomération, on peut très bien imaginer que les maires des communes élus dès le premier tour siègeront à GBM avec les maires sortants des communes où le premier tour n'a pas suffi. Cette configuration-là serait évidemment provisoire, avec un président de GBM élu par intérim, pour ne pas paralyser la collectivité.

"Une chose est incompréhensible : pourquoi le maire ne veut-il pas prévoir un conseil municipal avant le mois de juin, alors qu'il y a tant que de questions à traiter ?"

Le maire de Besançon vous a-t-il apporté des réponses concrètes concernant la sortie de crise sanitaire à Besançon ?
JG : Sur la question des masques, il a été clair. Sur d'autres points, comme l'école par exemple, on n'a pas vraiment eu de précisions : comment sera organisé l'accueil des enfants, prévoit-on des points d'eau dans les écoles, des sens uniques, des masques ?... Les élus sont tenus à apporter des réponses aux Bisontins sur toutes ces questions et hier, le maire ne nous en a pas vraiment donné. Les Bisontins ont besoin de sentir qu'il y a un capitaine dans le bateau alors qu'on est en pleine tempête. Une chose est incompréhensible : pourquoi le maire ne veut-il pas prévoir un conseil municipal avant le mois de juin, alors qu'il y a tant que de questions à traiter ?

Et sur le soutien à l'économie locale ?
JG : Nous aurions beaucoup de propositions à faire au maire et il doit comprendre qu'en ce moment, nous devons tous être dans une sorte de concorde municipale et que tous les élus doivent travailler ensemble. Car il faut des mesures fortes sur le plan économique : d'abord un plan d'urgence en aidant les commerçants et petits artisans qui souffrent, puis un plan de relance, et enfin un plan d'investissement pour réactiver la commande publique et poursuivre els investissements sur cet agglomération. Sans quoi, Besançon risque de décrocher.

Propos recueillis par J-FH

En tant que sénateur, Jacques Grosperrin a été chargé d'une mission sur le déconfinement dont il doit rendre les conclusions en cette fin de semaine. Ici, aux côtés de Gérard Larcher. (photo archive)

Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
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