En poste depuis le 2 octobre à la place d’Olivier Volle qui a fait valoir ses droits à la retraite, Jean-David Pillot, 62 ans, arrive à la tête du Centre Hospitalier Intercommunal de Haute Comté (C.H.I.H.C.) à Pontarlier avec une solide expérience qu’il compte bien mettre au service d’un établissement avec ses forces et ses faiblesses, et malgré tout bien ancré dans son territoire de santé. Entretien.

La Presse Pontissalienne : Pontarlier, c’est un choix d’affectation ?
Jean-David Pillot : Oui. Je suis originaire de la région d’Orgelet. Je souhaitais donc me rapprocher du Jura familial, d’où cette décision de postuler au poste de directeur du C.H.I.H.C.

L.P.P. : Quel est votre parcours dans les grandes lignes ?
J.-D.P. : J’ai suivi une formation de médecin-urgentiste à Toulouse. Puis j’ai exercé cette profession pendant 27 ans dans différents hôpitaux pour terminer à Lons-le-Saunier. J’ai passé le concours de direction il y a dix ans pour travailler à Maubeuge, Elboeuf-Louviers avant de venir prendre mon premier poste de directeur à Pontarlier.

Originaire du Jura, Jean-David Pillot le nouveau directeur du C.H.I.H.C. arrive à Pontarlier avec l’envie de conforter l’établissement dans son territoire de santé.

L.P.P. : Vous avez une belle expérience à faire valoir ?
J.-D.P. : Oui, et je compte bien la mettre au service de la santé publique.

L.P.P. : Avez-vous été accompagné par l’ancien directeur pour la prise de poste ?
J.-D.P. : Non, il n’y a pas de tuilage si l’on peut dire. En revanche, j’ai travaillé pendant deux mois mon dossier de candidature pour savoir où je mets les pieds et être opérationnel sitôt nommé. Cela permet de se projeter et de projeter le C.H.I.H.C. dans l'évolution économique, démographique et sociale du territoire sur les dix voire vingt ans à venir.

L.P.P. : Quel diagnostic en tirez-vous ?
J.-D.P. : Je découvre des choses extraordinaires avec un vrai engagement des acteurs locaux sur la structuration de l’offre de soins. J’ai fait le tour des unités rattachées au C.H.I.H.C., à savoir les E.H.P.A.D. de Levier, Nozeroy, Doubs, les hôpitaux locaux de Mouthe, Ornans, le pôle psychiatrique du Grandvallier. Partout où je suis allé, j’ai été impressionné. Il y a un énorme potentiel avec des médecins et du personnel motivé, sans oublier les liens tissés avec la médecine de ville. Le maillage entre généralistes et la C.P.T.S. est très fort et l’objectif est de continuer dans ce sens.

L.P.P. : Votre impression sur l’hôpital en lui-même ?
J.-D.P. : J’ai découvert des professionnels d’excellent niveau qui connaissent très bien le contexte sanitaire du Haut-Doubs. On a la chance d’être dans le même groupement hospitalier de territoire que le C.H.U. Minjoz. Cela a permis de créer et de développer des liens et des coopérations en chirurgie, gynécologie, oncologie. Quand le plateau technique de Pontarlier est insuffisant, le patient est transféré à Besançon. Les échanges avec le C.H.U. se déclinent aussi avec les outils de télé-consultation, télé-expertise…

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L.P.P. : Le C.H.I.H.C. est-il en bonne santé sur le plan de l’activité, des finances ?
J.-D.P. : On est en train d’évaluer l’activité en sachant qu’elle est à un très bon niveau et avec l’objectif de renforcer les prestations des spécialistes et de favoriser la sortie des malades vers les structures d’aides comme les soins de suite, l’hospitalisation à domicile, l’A.D.M.R., le S.S.I.A.D., etc. La situation financière est globalement saine. Elle fait l’objet d’un audit comme à chaque changement de directeur.

L.P.P. : Difficile quand même d’ignorer les tensions sur le personnel !
J.-D.P. : Effectivement, c’est l’une des faiblesses du système. On est toujours en recrutement et en renforcement des équipes médicales dans toutes les spécialités. Un travail de fond est mené avec les internes pour essayer de les fidéliser. On a la chance qu’ils viennent d’eux-mêmes à Pontarlier. À nous d’agir pour faciliter leur installation.

L.P.P. : Comment remédier aux difficultés de recrutement ?
J.-D.P. : Comme on ne peut pas lutter avec la Suisse sur le plan des salaires, on mise sur la qualité de vie au travail. Cette dynamique repose sur des équipes renforcées et soudées.

L.P.P. : On sait les difficultés de trouver des logements dans le secteur à des prix abordables !
J.-D.P. : C’est vrai. On travaille sur ce sujet avec les élus. La qualité de vie au travail repose aussi sur la formation et l’accompagnement des agents. Le C.H.I.H.C. est engagé dans la démarche “marque employeur” qui vise à asseoir l’établissement sur une reconnaissance au niveau de la patientèle et du recrutement. Cette marque employeur est en cours de labellisation.

L.P.P. : D’autres fragilités ?
J.-D.P. : On a un vrai problème d’ambulances disponibles pour le retour ou le transfert des patients. On se pose la question de former en interne un service ambulancier. C’est une façon de répondre à un manque qui bloque le fonctionnement de l’hôpital.

L.P.P. : Des chantiers sont prévus en 2024 ?
J.-D.P. : Oui, on a lancé des projets très structurants. À commencer par la restructuration des urgences qui ne répondent plus aux attentes. Il y a une vraie interrogation sur la filière de rééducation qui aujourd’hui fait défaut à notre organisation interne. Ce manque pourrait déboucher sur la construction d’une structure sur le site de l’hôpital. À venir aussi, la construction de l’unité d’Hébergement Renforcée à l’E.H.P.A.D. du Larmont destinée aux patients Alzheimer. Dans les projets figure aussi l’extension de la maison de santé de Mouthe qui abritera plus de cabinets médicaux.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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