Venue de sa Lorraine natale s’installer dans le Haut-Doubs pour exercer comme infirmière en Suisse, Vanessa Rogie, 41 ans, s’est peu à peu détachée de sa profession pour s’ouvrir un nouvel horizon professionnel dans la photographie.

"J'adore toujours retourner en Lorraine, c'est mon pays ressource. Le Haut-Doubs est devenu un second chez moi. Cette nature me plaît", observe Vanessa Rogie qui vit aujourd'hui au hameau des Échampés à Jougne. Bien loin des paysages d'Aulnois-en-Perthois, le village où elle a passé sa jeunesse au sud de Bar-le-Duc.

À 41 ans, Vanessa Rogie a choisi de privilégier sa passion pour la photographie.

Après un Bac pro dans le commerce, elle s'oriente vers une formation d'infirmière. "Je venais de temps en temps rendre visite à ma sœur qui vit dans le Haut-Doubs. C'est comme ça que j'ai appris que la Suisse recherchait beaucoup de personnel de santé." Diplôme en poche, la jeune infirmière trouve rapidement une place dans un établissement neuchâtelois. Elle s'installe en 2010 à Saint-Antoine avant d'investir trois ans plus tard dans son propre logis aux Échampés. "J'ai toujours exercé en milieu hospitalier. Si c'est vrai qu'on bénéficiait en Suisse de bonnes conditions de travail, la situation a bien évolué au fil du temps." Le souci d'optimisation au détriment parfois du temps de soin prévaut partout, en France comme en Suisse. Une démarche dans laquelle Vanessa Rogie se reconnaît de moins en moins.

Sans qu'elle le sache sans doute, l'opportunité d'une possible reconversion se dessine quand elle fait la rencontre en 2024 de celui qui deviendra son compagnon, à savoir Alexis Zender. Ce Haut-Savoyard partage alors son temps entre son métier d'éducateur spécialisé et la photographie. Il a monté la société Alpes et Nature Photographie, spécialisée dans les clichés extrêmes de paysages, panoramas vus du ciel, pris à haute altitude à bord d'avion ou en sautant en parachute à 8 000m du sol. La photo fait aussi partie des passions de Vanessa Rogie. "Ma grand-mère m'a offert mon premier appareil photo quand j'avais 10 ans. Depuis cette époque, j'ai toujours eu envie de conserver des traces, des souvenirs de mes proches en les photographiant pour transmettre plus tard ces images aux nouvelles générations. J'étais très active jusqu'au Covid en adhérant dans plusieurs clubs photo amateur. Je participais à des concours. En 2019, j'ai remporté le marathon de la photographie organisé par la Ville de Pontarlier."

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Touche-à-tout, Vanessa Rogie fait de la photographie animalière comme du portrait, des photos de naissance, de grossesse… Sa rencontre avec Alexis Zender va réveiller sa passion. "La photo, c'est ce qui nous unit. On projette de développer l'activité d'Alpes Nature et Photographie dans le massif jurassien. Aujourd'hui, c'est du bénévolat. Si tout se passe bien, je deviendrai directrice générale de la société." Alpes et Nature propose différentes prestations. D'abord un volet formation avec des cours, des stages d'initiation à la photographie à la demi-journée, journée, voire sur quelques jours. "On organise des séances dans des lieux insolites comme les grottes de Vallorbe pour apprendre à maîtriser des ambiances difficiles à photographier. On intervient aussi à Jura-Parc où sont élevés en captivité des loups, des ours, des bisons… Cela permet de faire de la photographie animalière plus rapidement qu'en allant faire des affûts sans garantie de voir quelque chose." Vanessa Rogie et Alexis Zender présentent aussi leurs images dans le cadre d'expositions comme ce sera bientôt le cas du 17 avril au 7 mai dans le hall de la mairie de Jougne. "Ce projet qui est baptisé “Échos d'un songe amoureux” met en images ma rencontre avec Alexis. Ensemble, nous capturons des émotions à travers des images oniriques et féeriques." Alpes Nature et Photographie se développe aussi dans l'impression, la retouche d'image et l'édition de supports. "On effectue nos propres tirages", précise Vanessa Rogie. Chaque photographie exposée à Jougne est accompagnée d'un texte poétique. L'émotion se voit et se lit.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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