Pour Les Gras, le travail du métal est une tradition ancienne, avec les fonderies et taillanderies établies dès 1650 sur le ruisseau du Théverot. Cette force hydraulique a actionné jusqu’à huit moulins. Après 1800, lorsque l’industrie horlogère s’implante dans le canton de Neuchâtel, la commune des Gras se spécialise dans la fabrication de l’outillage d’horlogerie.

Durant les longs hivers, les habitants des hameaux proches de la frontière, à la recherche de revenus complémentaires, travaillent en famille à l’établi dans des ateliers éclairés par de nombreuses fenêtres alignées, d’abord exclusivement pour les grossistes neuchâtelois, avant que s’ouvre le marché français.

Ingénieux, ces “paysans-artisans” créent eux-mêmes leurs machines spécifiques à une fabrication. Ils façonnent des prototypes en bois très précis avant de se rendre à la fonderie du village où les pièces sont réalisées en fonte ou en laiton.

En 1882, on recense 123 fabricants et des centaines d’ouvriers. En 1900, avec l’arrivée de l’électricité via la Suisse, les activités connaissent un vif essor : les outils, d’abord destinés à la fabrication horlogère, se diversifient pour la bijouterie, joaillerie, le médical, la dentisterie, la vitrerie, l’apiculture, la micromécanique... et plus tard, l’électronique. Ce qui fait du village des Gras la “capitale mondiale de l’outillage d’horlogerie”.

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C’est cette passionnante histoire que les bénévoles de l’association “Le village aux mille outils” présidée par Élisabeth Bonnet se proposent de faire découvrir à la salle des fêtes du village à l’occasion des journées du patrimoine, le 16 septembre de 14 heures à 18 heures et le 17 septembre de 10 heures à 18 heures.

Avec une sélection d’outils et de machines, de documents dans un décor évocateur des ateliers d’antan, des panneaux d’information relatant les grandes étapes de l’histoire industrielle des Gras et une présentation de l’ouvrage en cours “Les Gras, le village aux mille outils” constitué d’une soixantaine de notices sur les ateliers et les familles d’artisans qui ont contribué à l’essor industriel de la commune des Gras.

Le travail historique de l’association se fonde sur les témoignages des familles ainsi que sur les archives du village comme sur les archives publiques départementales et nationales, sous la direction de Bernard Vuillet, historien, ancien archiviste en chef aux Archives Nationales qui sera présent lors de ce week-end historique.

“L’association s’est également appuyée également sur les travaux de Laurent Poupard (service de l’inventaire et du patrimoine) et d’Yves Droz, auteur du catalogue raisonné “Les horlogers du Val de Morteau”. Et les membres de l’association seront présents tout au long du week-end pour accueillir, partager les connaissances et être à l’écoute” précise Élisabeth Bonnet.

À noter : le dimanche 17 septembre à partir de 14 h 30, Lola Sémonin, créatrice du célèbre personnage de la Madeleine Proust, sera présente pour évoquer la vie d’antan au village et dans les hameaux, à l’époque des ateliers.


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