D’où leur spectaculaire démarche de retourner les panneaux d’entrées de ville un peu partout dans le département. La présidente des Jeunes agriculteurs du Doubs s’en explique.

Le 22 novembre au petit matin, les habitants du Haut-Doubs ont eu la surprise de constater en partant au travail, dans de nombreuses communes, que le panneau d’entrée de leur commune était retournée. Après s’être frotté une fois les yeux pour s’assurer qu’ils étaient bien réveillés, ces mêmes passants ont confirmé leur première vision.

Après quelques heures de doutes sur l’origine de ces raids nocturnes, les responsables ont rapidement revendiqué leur geste : les Jeunes agriculteurs du Doubs (J.A. 25). Le syndicat agricole a ainsi répondu à un appel à mobilisation nationale qui a essaimé un peu partout en France à l’appel des J.A. et de la F.N.S.E.A. Leur objectif : faire pression sur les Régions pour que la collectivité “mette le renouvellement des générations au coeur de ses priorités” résume les J.A. du Doubs, sachant que 50 % des agriculteurs actuels seront en retraite d’ici 5 ans selon leurs chiffres.

Cette action coup de poing mais pacifique était censée marquer les esprits. “Nous avons choisi ce mode d’action bien visible, sans pour autant que ce soit une manifestation violente ou qui dégénère comme on en voit trop en ce moment. Avec la couverture médiatique que ça a provoqué, on voit que ça a été efficace” commente Mélanie Gruet, la nouvelle présidente des J.A. 25 (et la première femme à ce poste).

Les J.A. tenaient par cette action à dénoncer notamment, dix mois après son transfert de l’État à la Région Bourgogne-Franche-Comté, la gestion des Fonds Européens Agricoles pour le Développement Rural (F.E.A.D.E.R.), avec des retards de traitement qui s’accumulent. Plus de 3 000 dossiers resteraient actuellement sans réponse à l’échelle de la région.

Les 13 députés de la majorité en Bourgogne-Franche-Comté qui disent “refuser que les agriculteurs soient tributaires de l’inaction d’une assemblée régionale lointaine, opaque et sans pilote” ont réclamé une audience auprès du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, afin de trouver des solutions pour les agriculteurs de notre région.

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“Nous avons besoin de visibilité sur le long terme ainsi qu’un parcours à l’installation accompagné et cadré. Il est également impératif et vital que soient lancés les appels à projets de modernisation des bâtiments. Si les exploitations veulent faire face au changement climatique ainsi qu’aux attentes des consommateurs tant sur le sujet du bien-être animal, que de la préservation de l’environnement, il est impératif que ces exploitations soient accompagnées et le soient correctement” plaident les J.A. 25 par la voix de leur présidente.

Un autre sujet vient ajouter un peu plus à l’irritation des agriculteurs du Doubs : la prédation du loup. Sur ce point, Mélanie Gruet estime que “l’État s’obstine à ne pas prendre en compte les spécificités de notre agriculture vertueuse ainsi que de nos territoires dans l’élaboration du futur Plan national d’actions Loup