Le contexte actuel n’est pas simple pour le commerce. Si Morteau peut se targuer d’avoir peu d’enseignes vides, pour la première fois, la mairie note très peu de candidats à l’installation.
C’est un signe des temps qui ne trompe pas. Pour la première fois depuis bien longtemps, la liste des candidats à l’installation est bien maigre. “La période est plus compliquée qu’il y a quelques années. Habituellement on a toujours une dizaine de porteurs de projets, là c’est beaucoup plus calme”, confirme le maire de Morteau, Cédric Bôle, qui dit craindre quelques fermetures de commerces dans les prochaines semaines.
Morteau est pourtant loin d’être une ville sinistrée si on la compare à d’autres de même taille ailleurs en France. Le centre-ville a d’ailleurs connu de nouvelles installations ces derniers temps. On peut citer pêle-mêle les enseignes Ça joue et Metebele coiffure rue du Collège, un nouveau magasin d’esthétique rue de la Louhière, la paninoteca La Novita rue Gilbert-Ménie, le magasin de produits africains Banakin rue René-Payot en lieu et place du vétérinaire, une nouvelle épicerie et une nouvelle agence immobilière avenue Charles De Gaulle, par exemple.
Au rayon des bonnes nouvelles aussi, le bâtiment de l’ancienne pâtisserie Rognon est enfin mis en vente par la famille héritière des murs et les locaux de l’ancien tabac-presse Duc sont provisoirement occupés par un magasin éphémère de prêt-à-porter.
Côté cellules vides, on en dénombre encore quelques-unes. Dans la Grande rue, l’ancien magasin L’Attrape-rêves que le syndic Nexity traîne des pieds à tenter de relouer. Plus haut, l’ancienne quincaillerie Létoublon rue Pasteur que son propriétaire hésite à relouer, et toute une série dans le secteur de la place de la Halle et de la rue de la Chaussée que son propriétaire, Jean-Pierre Besançon, se refuse visiblement à louer : l’ancien magasin de cigarettes électroniques place de la Halle, l’ancienne Maison de la Presse, les locaux de l’ex-boulangerie Solavagione et celui de l’ancien salon de coiffure Méli-Mélo rue de la Chaussée, toutes propriétés de la même famille. Dans la rue de la Gare, on peut citer aussi la fermeture courant janvier du magasin Altitude 750. Son responsable, Martial Bournel-Bosson, deviendra l’animateur de l’association M.V.V.
“La plupart de ces cellules vides, c’est parce que leurs propriétaires ne veulent pas les rénover ou les louer”, constate la mairie. “C’est aussi parfois parce que les loyers sont trop chers”, ajoute Mireille Lutique, conseillère municipale déléguée à l’économie. Raison pour laquelle, par exemple, l’enseigne Orange a choisi Valdahon plutôt que Morteau pour s’installer.
Pour tenter de continuer à dynamiser son commerce de proximité, la Ville de Morteau s’apprête à lancer un travail de diagnostic fin sur le recensement précis des cellules disponibles et le montant des loyers de chaque cellule. “Nous allons engager des actions de prospective pour aller “vendre la ville”, y compris auprès des grandes enseignes nationales. Tout cela en nous appuyant sur le réseau des Petites villes de demain auquel on appartient”, ajoute Mme Lutique. Morteau a également toujours la chance d’être adossée à la Suisse et le pouvoir d’achat encore important de ses travailleurs.