L'ancienne animatrice radio s'élève dans la littérature jeunesse.

Inventer des histoires pour les enfants : c’est son dada. Une passion dévorante qui réussit à cette ex-animatrice de France Bleu Besançon, régulièrement primée.

Sandrine Beau a découvert la richesse de littérature jeunesse avec ses enfants.

Ses romans font régulièrement parler d’eux, conseillés encore récemment dans Les Échos ou à l’émission télé de Yann Barthès, “Quotidien”. Il faut dire qu’en l’espace de dix ans, cette autrice a signé pas moins d’une centaine d’ouvrages allant de la maternelle jusqu’au lycée.Je suis quelqu’un qui m’ennuie assez vite. La routine, c’est pas pour moi”, reconnaît-elle amusée. “J’aborde autant les choses graves que rigolotes.” Sans se présenter comme telle, son écriture est engagée. Des thèmes comme le féminisme, la différence ou l’abus sexuel deviennent sous sa plume des sujets naturels, à aborder avec les enfants.
Ils reflètent aussi ce que je suis. J’ai envie d’écrire sur les choses qui m’émeuvent ou me bouleversent.” À l’image de l’un de ses derniers ouvrages sur la vie d’Alice Guy, première femme cinéaste. “J’aime beaucoup me pencher sur le destin d’héroïnes, souvent méconnues. Je trouve cela inspirant pour les petites filles comme les garçons.

Sandrine Beau a découvert la richesse de littérature jeunesse avec ses enfants.

Son destin à elle aurait d’ailleurs pu passer par le cinéma. “À l’origine, je voulais faire la Fémis*.” Manquant de peu le concours, elle optera pour un diplôme image et son dans les locaux du Futuroscope à Poitiers, dont elle est originaire. “On était la toute première promotion, on a essuyé les plâtres…” Elle réalisera à la sortie quelques films documentaires et institutionnels. Avant de se tourner vers la radio, par l’entremise de son “joli papa” comme elle aime à l’appeler. “C’est un milieu où on écrit aussi beaucoup.” Une envie qui ne la quitte pas depuis toute petite. “Mes parents étaient de grands lecteurs et j’étais fille unique. J’ai commencé dès 8-9 ans à écumer ce qu’il y avait dans leur bibliothèque.” “Jojo Lapin’’ et “le Club des 5’’ trompent alors son ennui. “Rien à voir avec la richesse d’aujourd’hui, note-t-elle au passage. Mais difficile de se dire qu’on peut en faire son métier sans formation dédiée.
Ce n’est finalement qu’après son arrivée à l’antenne de France Bleu Besançon, qu’elle concrétisera ce projet de toujours. Le déclic s’est fait à l’arrivée de mon dernier en 2006. Après, c’était comme un robinet qu’on ouvre et qu’on ne peut plus arrêter.” Elle fait d’abord ses armes dans la presse jeunesse (Pomme d’Api…) avant de voir ses premiers manuscrits acceptés par les maisons d’édition. Le tout premier “L’hippopotin” traite de la grossophobie. S’ensuivent toutes sortes d’histoires et de polars “pour les ados friands du genre”, chez Alice Jeunesse, Talents Hauts, Milan Éditions… Écrits depuis sa maison de Nancray, sur un bureau fabriqué par son mari donnant sur la campagne comtoise, ses livres raflent les récompenses, comme le Prix des Incorruptibles en 2018 pour “Le garçon qui parlait avec les mains”. Celui-là l’amènera même jusqu’à Tahiti.

Sandrine se lance maintenant dans la BD.

Régulièrement invitée dans les écoles et sur les salons, Sandrine Beau s’est fait un nom dans la littérature jeunesse. Mais il arrive encore souvent qu’on la reconnaisse dans la rue comme la Miss Météo. Cette touche-à-tout a en effet aussi officié un temps sur les plateaux de France 3 Bourgogne-Franche-Comté. Ado, elle a également fait partie d’une troupe de clown. On vous l’a dit. Sandrine Beau aime quand cela change. Son dernier tome consacrée à la danseuse Pavlova, “Anna journal d’un cygne”, est sorti fin janvier chez Play Bac, et là voilà déjà affairée à de nouveaux projets d’expositions et d’écriture de BD. Un genre qu’elle n’avait pas encore exploité !

* École nationale supérieure des métiers de l'image et du son


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
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