Les échanges de produits alimentaires en circuit court sont toujours actifs

Les "amapiens" pontissaliens n'ont pas changé leur habitudes. Un jour par semaine, ils viennent retirer leurs paniers au local des scouts situé vers les salles Saint-Pierre. La vie continue sur ce réseau de proximité.

L'AMAP Rilchou regroupe 95 adhérents et 12 producteurs comme, ici la Ferme de la Batailleuse à Rochejean.

Avant, pendant ou après le confinement, rien ne change à l'AMAP Rilchou si ce n'est le contenu des paniers qui évolue assez naturellement au rythme des saisons. "On a maintenu l'activité avec le point de livraison hebdomadaire. Je m'étais renseignée au préalable pour savoir si on pouvait continuer. On m'a répondu qu'il n'y avait aucun problème car on s'inscrit en plein dans les produits de première nécessité. Il suffisait juste de s'organiser pour respecter les mesures de distanciation entre nous", explique Laura Bigot, présidente de l'AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne) Rilchou.
Cette structure qui avait fêté son dixième anniversaire en 2018 regroupe aujourd'hui 95 adhérents ou "amapiens". Pour répondre aux besoins de ses comsom'acteurs, douze producteurs francs-comtois. Au catalogue : viande bovine, ovine, porcine, pain, produits laitiers, œufs, champignons, bière, vin du Jura, crotin... Sans oublier les fruits et légumes de saison.

Pour le consommateur, la garantie d'une stabilité des prix qui sont définis en début d'année. Pour le producteur, l'assurance de pouvoir vendre ses produits.

"À la différence d'autres dispositifs en circuit court, ici chaque adhérent s'engage à l'année vis-à-vis des producteurs. C'est un principe de solidarité où chacun y retrouve son compte. Pour le consommateur, la garantie d'une stabilité des prix qui sont définis en début d'année. Pour le producteur, l'assurance de pouvoir vendre ses produits. Il y a aussi quelques contraintes car les paniers maraîchers seront forcément plus copieux en  été", décrypte Laura Bigot.
Sur les 12 producteurs, 11 relèvent de l'agriculture biologique. Si elle recherche actuellement un autre producteur de fruits et légumes, l'AMAP Rilchou ne tient pas forcément à grandir. Question sans doute de cohérence, de coordination logistique et de soutien à une agriculture à taille humaine. "Cela représente une soixantaine de paniers par semaine."

Les commandes affluent à la ferme de Simon Pion

Située sur les hauteurs de Pontarlier, la ferme de Simon Pion conduit un élevage de moutons et de porcs plein air. Le tout en bio.


L'inquiétude des producteurs de lait à comté n'est pas partagée au GAEC du Haut-Pâturage où travaillent Maurice Tissot et Yannick Faivre. Cette ferme bio située sur les hauteurs de Pontarlier côté Larmont élève des moutons et des cochons à des fins bouchères.
"On n'est pas du tout pénalisés. Les gens ont toujours besoin de manger. Une partie des produits est commercialisée en moyenne surface ou dans des magasins d'alimentation bio qui sont restés ouverts sans baisser d'activité. On fonctionne aussi en vente directe et on enregistre même une augmentation des commandes", note Yannick Faivre qui approvisionne aussi l'AMAP Rilchou.
Le circuit court est aussi d'actualité à la ferme de Simon Pion. Les bêtes sont tuées à l'abattoir de Pontarlier puis la viande est transformée à la ferme avec découpe et mise sous vide. "On conditionne des 1/2 agneaux, soit 8 à 9 kg de viande. On propose des caissettes de viande de porc de 6 kg minimum. On s'est aussi organisé pour étaler les mises bas toute l'année, ce qui permet d'avoir une offre assez stable", poursuit Yannick Faivre qui attend avec impatience quelques précipitations, histoire d'accompagner la pousse d'herbe afin de pouvoir passer ses bêtes en mode plein air.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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