La pose d’un millier de panneaux est terminée. Les automobilistes du Doubs sont à nouveau autorisés à appuyer un peu plus sur le champignon sur 788 km de routes départementales. La prudence reste de mise !

Un retour partiel et localisé

La mesure n’a pas fait l’unanimité parmi les élus car l’opposition départementale s’y est opposée, mais elle semble satisfaire les automobilistes locaux qui retrouvent leurs anciennes habitudes sur une partie du réseau routier départemental.

Le Doubs a mis plus de temps que ses voisins la Haute-Saône et le Jura à franchir le pas. Cette fois, c’est fait. La pose des panneaux rend effective l’entrée en vigueur de cette mesure que 51 autres départements de France ont déjà prise avant le Doubs.

90km/h sur 20% du réseau

Mais les 90 km/h ne concernant pas, et de loin, l’ensemble du réseau routier du Doubs. Les routes nationales, gérées par l’État, restent à 80 km/h en dehors des portions à 110 km/h. Et concernant le réseau départemental, le Doubs a exclu du retour aux 90 km/h toutes les portions que les élus et les experts ont jugées inadapté au relèvement de la vitesse autorisée. Un cinquième seulement du réseau est ainsi passé à 90 km/h. De quoi s’y perdre ?

Vote du conseil départemental

C’est le 26 septembre 2022 que le Conseil départemental réuni en assemblée avait voté majoritairement en faveur du retour de la vitesse sur les routes départementales. “Ce choix a été opéré avec l’objectif premier de ne pas dégrader la sécurité routière sur les routes départementales concernées par le projet. Il a par ailleurs été décidé d’étudier le retour de la vitesse réglementaire à 90 km/h sur les principaux itinéraires départementaux, c’est-à-dire les plus fréquentés, disposant de caractéristiques géométriques compatibles, comme les routes du réseau structurant et ceux supportant une part très importante des trajets domicile – travail. Complémentairement à ces itinéraires “forts”, il a également été décidé de rechercher des itinéraires comportant un important intérêt local et répondant à une demande territoriale qui s’est exprimée à travers une consultation des maires à l’automne 2022” détaille l’exécutif qui s’est donc donné le temps avant de mettre en application sa décision.

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Exclusion de certains tronçons accidentogènes

Certains tronçons ciblés au départ ont d’ailleurs été exclus du dispositif final. Sur les 39 sections, 3 ont été exclues car elles comportaient les taux d’accidents les plus élevés et très supérieurs aux taux constatés dans les autres portions de route étudiées. C'était le cas notamment de la route reliant Les Bréseux à Goumois, de la section Amathay-Vésigneux-Amancey du tronçon Boujailles-La Vrine, ont respecti-vement des taux d’accidents jugés “très élevés”, de 19,4, de 20,7 et de 29,2 pour 100 millions de km parcourus. Certains itinéraires frontaliers en revanche comme La Cluse-et-Mijoux-La Suisse Les Fourgs-La Suisse, bien que relativement courts, ont été retenus dans la mesure où ils répondent à l’objectif initial de faciliter et de fluidifier les trajets domicile-travail.

Afin maintenir un niveau de sécurité routière satisfaisant, les points particuliers et les sections localisées du réseau, dont les analyses ont mis en lumière un besoin accru d’information envers les usagers, feront l’objet de signalisation routière renforcée.

Une mesure moins controversée qu'en 2018

Une chose semble sûre : le retour des 90 km/h sur une partie du réseau provoquera moins de réactions épidermiques que l’instauration sur l’ensemble du territoire national des 80 km/h décidée par le gouvernement d’Édouard Philippe en juillet 2018, mesure qui avait été prémices au mouvement des Gilets jaunes qui naîtra quelques mois plus tard et enflammera le pays.

C’est la loi d’orientation des mobilités promulguée en décembre 2019 qui a permis aux présidents de Départements de relever la vitesse à 90 km/h sur certains tronçons routiers de routes départementales. “La décision a pris la forme d’un arrêté motivé, pris après avis consultatif de la Commission départementale de sécurité routière, sur la base d’une étude d’accidentalité des routes concernées” précise le Conseil départemental du Doubs.