Face à des difficultés de recrutement d’animateurs périscolaires, les fédérations départementale et régionale de Familles rurales souhaitent valoriser ce métier, notamment en mettant en place une formation qui aboutit à un diplôme reconnu. Ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent.
Valoriser, montrer le meilleur, l’enrichissement… Dans le domaine du périscolaire et de ses salariés, Gil Grosperrin en a marre d’entendre constamment du négatif. Le directeur de la fédération départementale de Familles rurales a donc pris le taureau par les cornes. Le début d’année 2025 signe l’arrivée d’une grande campagne de valorisation du métier d’animateur périscolaire, via entre autres des vidéos retraçant ce métier. L’objectif est de faire face à la pénurie de personnel. “Familles rurales a principalement deux activités pour répondre aux besoins des familles : les crèches et l’accueil des loisirs, explique Gil Grosperrin. On parle beaucoup de la petite enfance, on parle peu des animateurs périscolaires. On veut montrer que c’est un vrai métier, un métier du social. On a beaucoup parlé du personnel des crèches, de l’Éducation nationale pendant la crise du Covid, mais jamais des animateurs périscolaires qui ont accueilli les enfants des soignants. Ils sont un peu les oubliés, on veut les valoriser. Notamment auprès des familles qui ne voient pas forcément tout ce que fait l’animateur. Cela va bien au-delà de proposer des activités : il y a toute une chaîne de responsabilités.”

Plus de 80 % des employés en C.D.I., des temps pleins quand c’est possible… Cette valorisation passe aussi par une montée en compétences. Depuis plusieurs années, les besoins en animateurs périscolaires ont augmenté. Les raisons ? Le développement de centres d’accueil périscolaires et des enfants plus nombreux. “Il y a des besoins des familles et des collectivités de périscolaire dans le village, là où il y a l’école. On défend plusieurs périscolaires plutôt qu’un grand ensemble”, précise Stéphanie Courtebras, directrice de la fédération régionale de Familles rurales. Si 2024 a signé un éclaircissement dans les recrutements, il en manque toujours. “La difficulté n’est pas tant le nombre de personnes mais la qualification, relève Gil Grosperrin. Il faut trouver des gens qualifiés dès le premier jour d’embauche. On ne demande pas d’allègement de la réglementation. Mais dans certaines zones rurales, c’est plus dur d’attirer des personnes. À certains endroits, on souhaiterait arriver à tenir la réglementation mais en nous donnant un délai pour permettre la montée en compétences et la formation de la personne recrutée.” Environ 50 % des salariés sont des personnes qualifiées, 30 % des stagiaires et 20 % des personnes non qualifiées. “Ces 20 % ne sont pas suffisants, reprend Gil Grosperrin. On veut un peu plus de souplesse pour recruter des personnes sur des territoires ruraux qui ont une expérience de vie, de la motivation et de l’envie. Avec ça, on peut les accompagner dans la qualification et la montée en compétences.”

Jusqu’à présent, Familles rurales favorise la montée en compétences en termes d’encadrement d’enfants. “Mais ça ne répond pas au volet réglementaire, car ce n’est pas un diplôme reconnu”, souligne Stéphanie Courtebras. Face à ce constat, l’association a mis en place depuis la rentrée de septembre un Certificat de qualification professionnelle (C.Q.P.) d’animateur périscolaire, diplôme reconnu créé par la branche professionnelle et habilité par les organismes de formation. “La formation est dispensée par l’organisme de formation de Familles rurales, au plus près des enfants et des lieux de travail, de façon à ne pas désorganiser les services périscolaires, précise la directrice régionale.”
À raison d’une journée par semaine, les stagiaires sont formés par des directrices de périscolaires, sont accompagnés sur le terrain par des tuteurs et sont mis en situation professionnelle. La C.Q.P. s’étale sur 252 heures de formation, de fin septembre à fin juin. Cette année scolaire, 12 stagiaires suivent actuellement la formation.