De là-haut, un panorama grandiose sur la vallée de la Loue.

Classé dans les Espaces Naturels Sensibles du Département (E.N.S.), ce haut lieu panoramique fait aussi l’objet d’une gestion associant écologie et accueil du public. Bilan.

Hautepierre-le-Châtelet. Tourisme et biodiversité font bon ménage à la Roche de Hautepierre
L’ENS de la Roche de Hautepierre-le-Châtelet domine Mouthier-Hautepierre.

C’est sans doute l’un des plus beaux points de vue du Doubs. À 881 m d’altitude, cette roche dominant toute la haute vallée de la Loue permet aussi voir une partie des sommets alpins comme le Mont-Blanc. Depuis là, on aperçoit une soixantaine de villages, confie Isabelle Nicod qui était encore maire en 2007 quand le Département du Doubs était venu présenter à la commune la démarche Espace Naturel Sensible.
Ce dispositif permet de protéger des sites naturels remarquables comme celui de la Roche de Hautepierre qui abrite des pelouses sèches, des espèces rupestres, tout un cortège de plantes, d’insectes spécifiques à ces milieux menacés par la fermeture des paysages ou la surfréquentation touristique. La Roche de Hautepierre héberge, par exemple, le hibou grand-duc ou le faucon pèlerin dont l’espèce fut longtemps en danger dans le massif jurassien. Pour toutes ces bonnes raisons, le site a donc été intégré dans le réseau des Espaces Naturels Sensibles. Sa gestion fait l’objet d’un suivi scientifique annuel par le Conservatoire Botanique de Franche-Comté. C’est le Conservatoire des Espaces Naturels qui élabore le plan de pâturage du site.

Hautepierre-le-Châtelet. Tourisme et biodiversité font bon ménage à la Roche de Hautepierre
Un troupeau de 10 chèvres Massif Central participe à l’entretien des lieux.

Face à la problématique de l’enfrichement, les gestionnaires ont décidé d’un commun accord de faire paître des ânes et des chèvres. “Inutile de défricher s’il n’y a pas d’animaux”, justifie l’ancien maire. Un petit troupeau a pris possession des lieux avec une dizaine de chèvres du Massif Central, c’est leur race, et trois ânes. “Ils évoluent en liberté entre différents parcs. Les parcours sont organisés pour limiter la pression de pâturage. Les clôtures électriques sont alimentées par des panneaux photovoltaïques. Une petite loge a été construite il y a quelques années. On récupère l’eau du toit pour alimenter les abreuvoirs en sachant qu’on dispose aussi d’un captage d’eau quand la citerne est vide”, détaille Stéphane Giret, un habitant qui s’occupe du troupeau. Suite à des attaques du lynx, les animaux sont rentrés la nuit.
Le Département fournit au besoin du fourrage et les produits phytosanitaires. À noter la continuité des actions engagées lors de la création de la commune nouvelle des Premiers Sapins en 2016. Les premiers effets sur le paysage sont désormais visibles 10 ans après la mise en place de l’ENS de la Roche de Hautepierre. On voit que la pelouse retrouve sa place. Les résultats sont encourageants”, apprécie Isabelle Nicod. Un second plan de gestion 2019-2030 est en cours de réflexion sur l’E.N.S.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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