Les bénévoles ont installé des filets de protection pour protéger les batraciens en période de reproduction entre Le Bélieu et Le Bizot. Au niveau de Sobey, les populations ont été décimées.

L’an dernier, les efforts fournis par les bénévoles encadrés par la L.P.O. ont permis de sauver au printemps quelque 1 400 spécimens de grenouilles rousses, crapauds communs ou tritons. Sans les 400 mètres de filets installés de part et d’autre de la route départementale, ces batraciens étaient condamnés à une mort quasi certaine. C’est hélas le sort que les automobilistes, devenus beaucoup trop nombreux et notamment au petit matin, ont réservé aux batraciens autrefois regroupés du côté de Sobey, entre Les Fins et Morteau, un secteur qui concentrait sans doute la plus grande population de batraciens du Haut-Doubs. Ce temps est révolu, si bien que les bénévoles de la L.P.O. ont déménagé leurs installations pour choisir cette portion de route située entre Le Bélieu et Le Bizot.

Les filets de protection ont été installés les 7 et 8 mars. Ils serviront jusqu’au mois de mai.

“C’est la troisième année que nous installons ces filets ici. À Sobey, la population de batraciens a été exterminée par la circulation alors que c’était sans doute le principal couloir de migration du secteur” observe Cyrille Parratte, un des bénévoles mobilisés pour la cause. Les filets de 50 cm de hauteur installés au bord de la route empêchent ainsi les grenouilles de traverser la chaussée. En longeant les filets, elles finissent par tomber dans des seaux que les bénévoles s’attachent à transporter chaque matin et qu’ils déversent de l’autre côté de la route afin de permettre aux bestioles de poursuivre leur chemin. Ces installations resteront jusqu’au mois de mai, le temps que la migration des batraciens soit terminée.

Une vingtaine de bénévoles se mobilisent pour la cause.

À cette époque de l’année, les grenouilles et autres crapauds qui vivent la plupart du temps en forêt, rejoignent des plans d’eau pour aller s’y reproduire et pondre leurs œufs. C’est donc pour leur éviter un voyage fatal qu’une bonne vingtaine de bénévoles se mobilise chaque printemps. “Nous profitons de ce travail pour vérifier l’état sanitaire des batraciens. On s’aperçoit que nombre d’entre eux souffrent de maladies genre mycoses ou virus, venus d’Asie” ajoute le naturaliste. Du fait du réchauffement climatique, une grande mortalité touche également ces spécimens qui respirent par la peau.

Ce travail de l’ombre mené par les bénévoles est d’autant plus important que notre secteur abrite quelques espèces très rares de batraciens comme ces espèces de tritons crêtés et de tritons ponctués. Sous la houlette de la L.P.O., il existe dans le département cinq dispositifs de protection basés sur de tels dispositifs. Un gros travail, mais très insuffisant au regard du nombre de batraciens qui sont décimés sur les chaussées du Doubs.

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