Sur le défilé d’Entre-Roches, Olivier Trible photographie le tichodrome échelette, dit l’oiseau-papillon. Un rendez-vous avec un bijou de la nature, toujours marqué par l’observation et l’émotion.

Et le miracle est arrivé, en ce début janvier. De la taille d’un moineau, devant nos yeux, sur le défilé d’Entre-Roches entre Ville-du-Pont et Morteau, l’oiseau-papillon, avec son bec fin et courbé, s’est posé. Olivier Trible, photographe animalier professionnel, grâce à ses jumelles longue portée, n’a rien raté. Cet amoureux de la nature a capté une nouvelle fois la beauté de cet animal exceptionnel, le tichodrome échelette (tichodroma muraria ou tichodrome des murailles), seul représentant de son espèce, du genre tichodroma et de la famille des tichodromidés, star incontestée des ornithologues et des photographes.

L’oiseau-papillon, avec son rouge et ses points blancs éclatants quand il déploie ses ailes (photo Olivier Trible).

Le nom de ce passereau de petite taille, du grec ancien “qui court sur les murs”, inspire à l’évasion. Et sa vision est une révélation. “Ce n’est pas facile de le voir quand on n’a pas l’œil” détaille Olivier Trible. “Car de loin il est comme les autres oiseaux mais lorsqu’il vole, il ressemble à un papillon. Quand il se laisse tomber d’une falaise en virevoltant, son vol semble désordonné mais il est précis.” Et quand il se pose, il prend la pose d’un sphinx. Un oiseau majestueux qu’Olivier Trible nous invite à comprendre mieux. “C’est un gros dormeur, un lève-tard qui aime sortir sous un rayon de soleil pour chercher des insectes (arthropodes tels que mouches et araignées).” Ceux qu’il a choisis pour se nourrir. “C’est lui qui décide de se montrer. L’observer, c’est l’école de la patience, du lâcher prise. L’idée d’accepter ce qui est, qu’on ne contrôle rien...” Nous, simples humains, invités à nous effacer devant tant de beauté. “Il est d’une beauté exceptionnelle par la poésie qu’il dégage” poursuit Olivier Trible. “Son rouge et ses points blancs qui se font éclatants quand il déploie ses ailes. Il a une envergure de 25 centimètres et ses vols planés papillonnants sont époustouflants. Ses griffes très développées lui permettent de s’accrocher facilement à la verticale sans trop se fatiguer. C’est un bijou précieux menacé par le dérèglement climatique, les canicules, les débuts d’étés pluvieux et les chutes brutales de températures comme celles vécues en ce moment.”

Équipé d’un Nikon D500 et d’un télé-objectif Nikkor 600F4, Olivier Trible est toujours à l’affût de l’oiseau papillon.

Observer cet oiseau-papillon - on en trouve quelques dizaines seulement, proches des monuments historiques ou des parois rocheuses en Franche-Comté -, c’est donc aussi le comprendre pour le protéger. Olivier Trible le fait au quotidien. Il en propose de magnifiques photos qu’il réalise à la perfection grâce au temps qu’il prend pour l’observation. “L’outil essentiel du photographe, ce sont ses jumelles. Car il faut se mettre en retrait, comprendre l’animal que l’on suit. Et le milieu dans lequel il évolue aussi. Il n’y a pas une photo d’animal qui vaut la peine d’être faite s’il y a eu dérangement ou interaction avec ce dernier. Il faut photographier avec son cœur, pas avec son ego. Personnellement, je suis dans une démarche respectueuse et éthique. Comme à l’affût. Je me pose, je me cache, j’attends et j’observe. L’idée est toujours d’être au plus près du plus loin.” Ou quand la photographie se vit comme une poésie.


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