En vingt ans, on compte près de 1 000 bébés en moins qui naissent chaque année dans les deux maternités de la ville. Le service état civil a fait ses comptes.

Depuis une dizaine d’années, la natalité est en chute libre. Le phénomène n’est pas spécifique au Doubs, c’est le cas dans toute la région et à l’échelle nationale. Malgré cela, la population de notre secteur reste orientée à la hausse. La bonne santé de cette démographie est due à un solde naturel qui reste positif, c’est-à-dire que les naissances sont toujours supérieures aux décès (une moyenne de 4 000 naissances et de 2 000 décès par an à Besançon), et également à un solde migratoire favorable.

Le tout premier franc-comtois de l’année 2024 est né à la maternité du C.H.U. de Besançon à 00 h 02, il se prénomme Aaron. Quelques heures plus tard, naissaient le petit Lino, à 10 h 50 à la maternité de la Polyclinique de Franche-Comté cette fois. Tous les deux font évidemment le bonheur de leurs parents. La fécondité repartira-t-elle à la hausse cette année après une année 2023 où on n’avait jamais fait aussi peu de bébés ? Le point sur cette natalité en berne, dans les deux maternités bisontines (photo D.R.).

Le nombre de naissances a donc beaucoup chuté, Besançon n’échappe pas à la tendance. Le service état civil de la ville a enregistré en 2023, 3 517 naissances. Bien loin du record de ces vingt dernières années, en 2008, où 4 818 bébés avaient vu le jour dans l’ex-capitale comtoise. La baisse s’est fortement accentuée depuis 2018 où on comptait encore 4 189 naissances. La barre des 4 000 bébés n’a jamais été atteinte depuis, jusqu’à cet étiage historique de 2023.

Les parents disposent d’un délai de 5 jours pour déclarer la naissance de leur bébé auprès du service état civil - une vingtaine d’agents sont mobilisés à Besançon. Ce sont eux aussi qui enregistrent les demandes de changements de prénoms. “C’est arrivé 59 fois en 2023. Depuis 2017, ces demandes sont traitées par nos services, les personnes n’ont plus besoin de s’adresser au tribunal” précise Franck Desgeorges, le directeur des relations aux usagers à la Ville de Besançon.

Élise Aebischer, adjointe bisontine en charge de l’état civil et des formalités administratives, et Franck Desgeorges, le directeur des relations aux usagers à la Ville de Besançon.

Pour changer de prénom, il faut justifier d’un usage prolongé de son autre prénom, par témoignages ou documents type factures ou bulletins scolaires attestant d’un autre prénom d’usage. “20 % des changements de prénoms surviennent dans le cadre d’un parcours de transition de genre” précise le directeur. “Il arrive aussi que des personnes se sentant discriminées sur le marché de l’emploi sollicitent un changement de prénom. Il peut s’agir aussi de personnes qui veulent renouer avec leurs racines” ajoute Élise Aebischer, l’adjointe bisontine chargée de l’état civil. En cas de doute des services d’état civil sur le bien-fondé de la demande, il revient au procureur de la République de trancher en dernier lieu.

Les services de l’état civil sont également confrontés de temps en temps à des demandes de changements de nom de famille. Très codifiées, ces demandes doivent être réitérées deux fois, elles se justifient parfois quand l’enfant ne souhaite plus porter le nom d’un de ses parents qui les a délaissés. “Nous traitons près de 120 demandes par an” note le service qui n’est donc pas qu’une simple chambre d’enregistrement des naissances. “Ce domaine, on ne l’imagine pas toujours, est très technique. Et en dit long sur la société” note l’élue. Il peut arriver aussi quelques anecdotes savoureuses comme ce père venu déclarer un enfant un jour et revenir en déclarer un autre la semaine suivante. Mais ces petites histoires restent bien gardées dans le secret des bureaux de déclaration…

La commune de Besançon tient des registres d’état civil depuis 1792.

Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
Abonnez-vous en ligne en quelques clics
Abonnement La Presse Bisontine