Aurélie Fabre-Piquerez produit, cueille et transforme une trentaine de variétés de plantes aromatiques sur une parcelle familiale aux Bréseux.

Le statut de l’herboriste en France est compliqué. Reconnue dès 1312, cette profession a fait l’objet d’une première législation en 1778 (obtention obligatoire d’un certificat pour exercer). Ce statut fut supprimé par le Régime de Vichy en 1941, l’herboristerie devenant de fait un monopole des docteurs en pharmacie. Cette activité fait pourtant le bonheur de nos voisins allemands, suisses, britanniques, belges, néerlandais et amateurs de nombreux pays dans le monde.

Aurélie Fabre-Piquerez sur son exploitation des Bréseux.

Le Sénat s’intéresse d’ailleurs à ce secteur qui pourrait ouvrir encore plus de débouchés pour l’agriculture. “De fait aujourd’hui la production et la vente de plantes médicinales est autorisée, mais nous n’avons pas le droit de parler des vertus de ce type de traitement, sous peine d’être accusés d’exercice illégal de la pharmacie”, résume Aurélie Fabre-Piquerez. La jeune femme, après des études de géographie et une première carrière dans l’aménagement du territoire, a décidé de se reconvertir en 2019. “J’ai suivi une formation diplômante en agriculture biologique à l’école de Montmorot. Mes parents Pascale et Élie partaient en retraite et j’ai repris une partie de leurs terrains pour me lancer”, poursuit l’exploitante. Elle travaille pour l’instant seule, et sa première petite récolte en 2021 lui a permis d’affiner ses méthodes de conservation et de séchage.

La commercialisation a démarré l’année suivante. “Parallèlement à mes cultures d’une trentaine d’espèces différentes, je pratique aussi la cueillette sauvage (millepertuis, reine-des-prés, tilleul, primevères et divers bourgeons)”, poursuit-elle. Une partie de ses productions rejoignent les séchoirs pour en faire des tisanes, dont une froide pour l’été à base de verveine, qu’elle vient de lancer. L’autre partie est traitée en alambic pour en extraire les huiles essentielles, bases de ses hydrolats (eaux aromatiques), alcoolature (procédé d’extraction dans un mélange d’eau et d’alcool) ou macérations solarisées (dans une huile et exposées à la lumière dans un récipient en verre transparent)

Une petite partie des productions diversifiées de l’Apothicaire Comtoise.

En osmose avec la nature, Aurélie est une militante. Tout le terrain bénéficie du label européen “Écocert”. “Je suis contrôlée tous les ans sur le respect d’un cahier des charges strict, mais je souhaite aller au-delà de cette première démarche en me tournant vers la biodynamie”, ajoute-t-elle. C’est une méthode de culture fondée sur une approche holistique, qui considère que tout est lié. Le développement des plantes trouve un équilibre avec le sol, l’environnement et le respect des phases de la Lune. “Je contrôle tout de A à Z. Depuis mes graines de semenciers bio en passant par la plantation, la récolte et la transformation. C’est ce qui me permet d’assurer la traçabilité de mes produits”, assure l’exploitante.

Pour suivre son activité, on peut la rejoindre sur sa page Facebook L’Apothicaire Comtoise
https://www.facebook.com/p/LApothicaire-Comtoise-100088382144880/

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