Le bilan d'une année judiciaire par le procureur de la République de Besançon

Lors de l'audience solennelle de rentrée du tribunal judiciaire de Besançon ce 22 janvier, le procureur de la République Étienne Manteaux a relaté les faits marquants de l'année écoulée avec deux points forts : l'explosion de la délinquance à Planoise et la forte augmentation des violences conjugales.

Étienne Manteaux, procureur de la République de Besançon, ce 22 janvier au Palais de justice de Besançon.

Comme le veut la coutume, les réquisitions du procureur de la République constituent le temps fort de l'audience solennelle de rentrée du tribunal judiciaire de Besançon. Devant un parterre clairsemé pour cause de précautions sanitaire, le procureur Étienne Manteaux a donc égrené dans ses réquisitoires les faits marquants de l'année judiciaire 2020, officiellement close depuis ce matin, ouvrant l'année 2021 sur une touche "d'optimisme" a-t-il dit, saluant l'arrivée récente de deux nouvelles juges, Julie Fergane et Claire Keller.

"Nous avons procédé à l'incarcération des trafiquants les plus dangereux."

L'année écoulée aura été marquée selon le procureur, par deux faits marquants. D'abord, "la flambée de la délinquance à Planoise dès le premier trimestre 2020." Deux assassinats ont endeuillé le quartier, les 8 mars et 17 mai derniers. "Et grâce à un formidable travail des forces de l'ordre, nous avons procédé à l'incarcération des trafiquants les plus dangereux" souligne Étienne Manteaux. Résultat : "On note désormais beaucoup plus d'informations remontant des habitants."

Aux côtés du procureur, deux nouvelles magistrates renforcent les rangs du tribunal judiciaire de Besançon : Julie Fergane et Claire Keller.

La violence à Planoise aura été présente jusqu'à la fin de l'année avec cette cette nouvelle tentative d'assassinat perpétrée le 27 décembre. "Tous les protagonistes présumés de cette affaire ont été arrêtés en moins de vingt jours : 5 ont été mis en examen, 4 sont en détention" se réjouit Étienne Manteaux.

543 défèrements en 2020, contre 296 en 2017.

La hausse des pressions policières et judiciaires envers les faits de délinquance s'est traduite en chiffres. Le nombre de défèrements au Parquet a atteint 543 en 2020. Ce chiffre n'a cessé d'augmenter depuis quatre ans : 296 en 2017, 410 en 2018, 478 en 2019 et donc 543 en 2020. "Même pendant le premier confinement, nous n'avons jamais cessé le travail" note le magistrat. Même hausse pour le nombre de comparutions immédiates qui sont passées de 117 en 2017 à 215 en 2020.

Dans ses réquisitions, le procureur a salué le formidable travail du chef de la P.J. locale Régis Millet (ici au premier plan) qui prend sa retraite aujourd'hui !

Le deuxième phénomène de l'année judiciaire 2020 à Besançon, c'est donc l'explosion du nom de faits de violence conjugale. 54 personnes "seulement" avaient été présentées à un magistrat du Parquet en 2017, 117 en 2020, plus du double. "Sur ces 117, 87 ont été placés sous contrôle judiciaire et 30 ont été déférés en vue de comparution immédiate" précise Étienne Manteaux.

Le procès en assises de l'assassin présumé de Razia se tiendra en avril.

Aux 7 téléphones grand danger financés par l'État dans le département sont venus s'en ajouter 6 autres (2 financés par le Conseil départemental, 2 autres par Grand Besançon Métropole). À ce propos, le procès de l'assassin présumé de Razia, poignardée en pleine rue par son conjoint en octobre 2018, se tiendra en avril prochain aux assises du Doubs.
Le procureur de la République précise enfin que Besançon a été choisie dans le ressort de la cour d'appel pour être le tribunal spécialisé en matière d'atteintes à l'environnement.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
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