L’association L’Escale se bat pour que la santé mentale soit mieux connue et débarrassée de tous les préjugés qui l’entourent. Après le brunch itinérant organisé mi-octobre, elle poursuit ses actions.

L’Escale est une association de patients et de soignants en santé mentale rattachée à l’hôpital de Pontarlier. C’est pour faire connaître ce champ encore trop ignoré de la santé qu’elle se démène en organisant plusieurs fois dans l’année des manifestations publiques comme ce récent brunch itinérant autour de l’hôpital du Grand Vallier le 15 octobre dernier.

L’objectif des bénévoles de L’Escale est simple : “Parler de ce sujet et partager nos connaissances. On est tous potentiellement concernés par des troubles de la santé mentale. Selon l’O.M.S., une personne sur quatre sera concernée au cours de sa vie” présente Sophie Bagnoud, la présidente de L’Escale. Des troubles psychiques qui peuvent prendre différentes formes : schizophrénie, dépression, anxiété, addictions, burn-out… Elle-même patiente, Sophie Bagnoud a dû quitter sa profession d’éducatrice spécialisée pour entamer un parcours de soins et espère aujourd’hui réussir sa reconversion vers une autre voie professionnelle.

Charlotte Clermont (à gauche), psychologue au C.M.P. de Pontarlier, avec Sophie Bagnoud, présidente de L’Escale et Daniel Vidament, patient

Créées dans la mouvance de ce qu’on a appelé après-guerre la “psychothérapie institutionnelle”, des associations comme L’Escale donnent à la parole des patients la même valeur que celle des thérapeutes. “Ici, on fait participer tous les patients à la vie de groupe et on les implique sur toutes les prises de décision concernant les projets que l’association mène : séjours thérapeutiques, le loto qu’on organise une fois par an aux Capucins, le repas de Noël…” note Charlotte Clermont, psychologue au Centre Médico-Psychologique (C.M.P.) de Pontarlier et vice-présidente de L’Escale qui regroupe une centaine d’adhérents.

Toutes les actions menées au cours de l’année par l’association pontissalienne sont destinées à lutter contre la stigmatisation des personnes touchées par un trouble de la santé mentale, “un sujet qui fait toujours un peu peur” confirme Charlotte Clermont. C’est justement “pour que les gens aient de moins en moins peur de demander de l’aide que nous sommes là” ajoute la professionnelle.

Comme Sophie Bagnoud, Daniel Vidament est un patient membre de L’Escale. Tourmenté par les aléas d’une vie familiale complexe, il trouve dans L’Escale “comme une petite douceur dans l’esprit” résume-t-il. “Ça fait beaucoup de biens de pouvoir partager des projets ensemble” ajoute le Pontissalien.

Pour la présidente Sophie Bagnoud, “le plus compliqué sans doute quand on est atteint d’un trouble de la santé mentale, c’est d’accepter sa vulnérabilité, de l’intégrer. L’Escale fait partie des solutions que j’ai eu pour reprendre pied. Ça m’a permis de me redresser. Aujourd’hui, je vais mieux” souligne la présidente.

Patients comme professionnels trouvent dans cet espace de paroles et d’échanges un sas de décompression salutaire, sans doute vital pour certains.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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